Rappelons
que nous vous proposons des pistes: vous avez à
choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même,
sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion
particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que
vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du
devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins
de l'universel qu'elle vise.
=
L'idée
d'un plaisir permanent n'est-elle pas une idée contradictoire?
Rien ne sert de courir au développement si vous n'avez
pas saisi le problème, la question de la question. Vous pouvez
manifester votre embarras devant un tel sujet. Répondre non,
alors qu'il y a des raisons de répondre oui et répondre oui,
alors qu'il y a des raisons de répondre non met dans l'embarras:
c'est un cas!
Un
détour s'impose, passer par la question préalable et faire un
effort de définition:
- Il est sage de poser comme un fait peu contestable que celui qui
est amené à rechercher est un être raisonnable sensiblement
affecté.
=>
Ceux qui seraient tentés d'utiliser Platon pour répondre non au
sujet doivent prendre garde qu'ils vont avoir beaucoup de
difficultés, s'ils s'en tiennent à une lecture rapide de Platon,
pour proposer des raisons de dire oui.
Deux références philosophiques vont nous permettre de trouver
une problématique:
-
Rappelons qu'Épicure distingue dans La lettre à
Ménécée en particulier, le plaisir véritable qui correspond au
bonheur et le plaisir en mouvement qu'il faut fuir.
-
Platon, lui aussi, distingue deux sortes de
plaisir: le plaisir impur qui fuit toujours, qui est précédé de
peine et suivi par la peine, et le plaisir durable parce qu'il est
pur.
Sur ce point vous pouvez voir l'Épilogue du Philèbe et ce qui précède
immédiatement cet épilogue: "Ces plaisirs qui, dans
notre thèse, se définissent comme exempts de peine, que nous dénommons
des plaisirs purs de l'âme toute seule, et qui viennent à la
suite, les uns des connaissances, les autres des sensations."
-
Nous allons peut-être pouvoir cerner le problème
qui vous empêche de répondre par oui ou par non et qui est à
l'origine de votre embarras:
-
D'une
part la dualité de l'homme fait le problème,
d'autre part la dualité du plaisir fait problème.
-
Comment
la recherche du bonheur se réduirait-elle à la recherche du
plaisir chez un être qui appartient à deux mondes, le monde
de la nature et le monde de la liberté, le monde moral du
devoir?
-
Comment
la recherche du bonheur pourrait-elle s'effectuer en excluant
le plaisir, en sacrifiant la nature !
-
Quelques
pistes:
=>
La recherche du bonheur en recherchant le plaisir, n'est-ce pas
contradictoire s'il n'y a pas de plaisir permanent et si le
bonheur suppose la permanence?
=>
La recherche du plaisir n'amortit-elle pas son intensité, ne
revient-elle pas à compliquer la sensibilité et à rendre la
satisfaction du plaisir de plus en plus difficile pour un être de
plus en plus blasé?
=>
Que penser de cette invitation d'André Gide? (Journal, page 302)
"Nous efforcer vers le plaisir mais trouver le plaisir
dans l'effort même, c'est le secret du bonheur." (non,
sans rire !)
=>
Quelle est la signification du plaisir? Julien Green, Le bel
aujourd'hui, 12, 3 mars 1955 "Ce que j'ai noté dans le
plaisir c'est qu'il tue en l'homme la faculté d'aimer."
=>
"Un Grec ... ne voit d'autre fin dernière pour l'activité
que l'obtention et la conservation du bonheur. Mais à mesure que
se développe la notion d'une responsabilité morale de la
personne, le bonheur dont il s'agit est moins un bonheur échu
qu'un bonheur mérité." Robin, La morale antique, page
74.
=>
"L'on aime guère un bonheur qui vous tombe: on veut
l'avoir fait. L'enfant se moque de nos jardins, ils se fait un
beau jardin avec des tas de sable et des brins de paille."
Alain, Propos sur le bonheur, 129.
Conclusion:
Bilan=> Conséquences Théorique?
Pratique? => Enjeu .
Bilan
-Vers Ce
qui est propre au plaisir, c'est qu'on est assuré de le trouver
par certains moyens, au lieu que le bonheur...
Pour
le contenu:
=> La
recherche du bonheur
Bonne
continuation
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