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PHILOSOPHIE

Le personnalisme. Par Vincent Triest


L’ordonnée d’un autre regard jeté sur l’homme 

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Où situer l’idéologie personnaliste sur l’axe gauche-droite ? Encore faudrait-il savoir en quoi consistent ces positions, dont d’aucuns affirment que la réalité est dépassée depuis que, disent-ils,  les idéologies sont entrées en déclin. Or, cette dernière affirmation est ici contredite par l’affirmation de la nécessité d’une construction idéologique propre au personnalisme.

Dans la foulée de cette affirmation, on ajoutera qu’il est faux de prétendre qu’il ne subsiste plus d’idéologies de gauche et de droite. Mais c’est une toute autre affaire de juger quel sens on peut aujourd’hui attacher à ce clivage et comment il convient de se situer par rapport à lui.

Tentons en premier lieu d’attribuer une définition aux positions de gauche et de droite. Ce qui les distingue ne se résume pas à cette hiérarchie des valeurs selon laquelle les unes pencheraient vers la solidarité et les autres vers la liberté. Les valeurs ne signifient rien indépendamment de la manière d’interpréter leur contenu. Une hiérarchisation ne se conçoit qu’après avoir précisé le sens donné aux mots. Qu’est-ce que la liberté ? Qu’est-ce que l’égalité ? Le discours sur les valeurs, déjà critiqué sous l’angle philosophique, mérite aussi de l’être sur le plan idéologique. Depuis que la révolution de 1848 a ajouté le mot « fraternité » à la devise de la République française, deux manières d’interpréter la liberté et l’égalité s’affrontent.

Il est essentiel de souligner que le clivage entre la gauche et la droite ne repose pas uniquement sur cette affaire des valeurs. Il reflète fondamentalement une différence d’attitude par rapport au politique.

Considérons les idéologies de droite. Elles comprennent deux variantes qui  aboutissent à la même conclusion politique au prix parfois de tensions internes. La première tendance de la droite considère que l’ordre social spontané est satisfaisant. Il n’y a donc pas lieu de le changer. C’est l’option de la droite conservatrice qui peut, le cas échéant, devenir réactionnaire si elle estime qu’il faut revenir à une situation primitive dont on s’est écarté artificiellement. La seconde tendance de la droite se montre plus réservée et même parfois critique dans son appréciation de l’ordre social, mais elle considère qu’il n’appartient pas à l’ordre politique de corriger des travers dont il faut s’accommoder. On a ici affaire à une droite plutôt modérée.

Les idéologies qui constituent la gauche classique sont plus monolithiques dans leurs éléments constitutifs. Ces idéologies combinent à la fois le rejet de l’ordre social existant et la volonté de le transformer fondamentalement par des moyens prioritairement politiques.  

On peut classer à droite du champ politique les tendances idéologiques qui adoptent le modèle de « l’Etat minimaliste » (libéralisme), et à gauche celles qui se rangent du côté du modèle de « l’Etat constructiviste » (socialisme d’Etat).   

Vers la Page 9 Où situer l'idéologie personnaliste ?

(Textes rédigé à partir d'un article publié dans les Cahiers pour demain n°52 - Bruxelles, décembre 1999, avec l'aimable autorisation de la rédaction.)

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