Il
est intéressant de situer l'oeuvre dans le cheminement de Marx
et en particulier par rapport à ce qui la précède.
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De la comparaison des structure de la Révolution Française et
de la Révolution allemande, de l'étude de leurs conditions économiques,
Marx a déduit quatre conclusions qui se retrouvent
explicitement dans le texte du 18 Brumaire. Il vient d'édifier
la représentation rationnelle, la notion de dictature du prolétariat
impliquant la révolution permanente, condition nécessaire à
la réalisation du communisme. Pour qu'une révolution réussisse,
il faut que quatre conditions soient réunies.
1-
L'état des classes sociales est fonction des conditions économiques
dans la mesure où ces conditions déterminent leurs forces
respectives. La révolution ne peut aboutir que si l'apparition
des forces productrices nouvelles a affaibli la bourgeoisie. |
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2-
Pour renforcer les forces du prolétariat, il suffit de rallier
les petits paysans en leur faisant découvrir l'état
d'exploitation dans lequel les tiennent la bourgeoisie et l'État,
cette figure de la bourgeoisie.
3-
Le processus révolutionnaire se figure aussi bien en France
qu'en Angleterre et en Allemagne. En ce sens il est universel.
4-
C'est l'État qui maintient un ordre et une hiérarchie. Ainsi
l'État
démocratique bourgeois ou république, fondé sur le suffrage
universel, est la structure de l'oppression (dictature) exercée
par la bourgeoisie. En effet le règne des parties fonde l'unité
et donc la force de la bourgeoisie. Il s'agit donc de briser la
machine de l'État.
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A cette époque Marx ne cesse d'insister: le pourrissement de
l'infrastructure économique d'une époque, ses contradictions,
c'est la condition nécessaire de la révolution. Il est donc
vain de vouloir anticiper la révolution par une action énergique.
Les jours meilleurs doivent se préparer. Dans la paix
apparente, dans le triomphe général de la contre révolution,
il ne s'agit pas d'effectuer la révolution, il s'agit de la préparer.
En effet, ce n'est pas la superstructure qui produit
l'infrastructure: c'est le changement de l'infrastructure qui
permettra l'avènement d'une nouvelle superstructure, la
dictature du prolétariat. On comprend mieux les appels à la
patience lancés par Marx: ne pas se précipiter dans une révolution
qui sera balayée si la condition nécessaire n'est pas réunie:
ce serait un coup d'épée dans l'eau.
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