° Rubrique Aide aux dissertations de philosophie par J. Llapasset

La mort abolit-elle le sens de notre existence?

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Tableau de définitions

mort

a) mort biologique: point de vue général => objectivité
b) mort comme ma disparition de l'ici et du maintenant => ma mort comme horizon, J'y pense.
c) un concept: destruction inévitable, irrémédiable, irréversible => réduction au matériel (par ex. atomisme d'Épicure)

abolir

effacer, réduire à néant, détruire, supprimer.

sens

orientation comme direction; signification, acception.
le sens est la réalité intelligible qui éclaire notre existence.

notre

qui nous appartient car c'est nous qui choisissons le sens par le projet.

existence

fait de surgir dans le monde, pour y construire sa figure comme roman de sa vie.
Déroulement de la vie, temporalisation: voir venir et voir passer.

Pour la problématisation...

  • Comment la fin d'une existence incarnée pourrait-elle faire quelque chose! Comment pourrait-elle faire autre chose que de fixer définitivement le sens de cette existence, de l'accomplir? "Il a vécu..."

  • Comment ce qui arrive à la fin peut-il réagir sur un déroulement antérieur, auquel, bien entendu, il n'a pas assisté.

  • Si notre existence a eu, de par nos projets et notre volonté, un sens (être c'est se faire), comment la mort pourrait-elle effacer ce passé, faire que ce qui a été orienté ne le soit plus?

Quelques questions:

-maïeutique: c'est toi qui le diras.
Le problème est-il le même selon que l'on considère l'aspect objectif ou l'aspect subjectif de la mort?
Qu'en est-il de la mort de l'autre? La réponse est-elle la même selon qu'on admet que l'autre est transcendant, dans l'extériorité ou que ma conscience porte l'autre en elle?
Qu'est-ce qui disparaît quand je change? Qu'est-ce qui demeure? Peut-on alors dire que je sais ce qu'est la mort puisque je deviens sans cesse autre que ce que j'étais? 
Est-ce de cette disparition dont parle le sujet: disparition du mouvement de l'existence, du sens, du devenir passé comme histoire qui nous a fait ce que nous sommes, ou bien d'une disparition totale de ce devenir autre, de cette existence toujours par delà l'essence, de ce projet, de cette temporalisation comme "avenir qui va au passé en passant par le présent" (Heidegger), qui n'est que la condition du sens?
Origine du sens: être orienté vers ce qui n'est pas encore, se transcender vers le monde (projet), y introduire une signification: l'homme romancier de sa vie.

Pour la recherche du plan...

  • Du point de vue objectif: la mort biologique: à définir.
    Si la mort est la destruction totale de l'être vivant, alors tout de l'être vivant semble disparaître. Mais tout disparaît-il vraiment? (le système vivant est finalisé: se nourrir et se reproduire:qu'est-ce qui échappe à la mort?)
    La mort biologique abolit-elle la vie ou participe-t-elle à la vie?

=> Mais notre existence est-elle concernée par ce sens? En quoi? Le sujet concerne notre existence: c'est de l'existence qu'il s'agit, de la conscience spontanée, réfléchie et morale.

  • Aspect subjectif;
    Ma mort n'est rien d'observable, c'est l'opaque, car elle marque la fin de la temporalisation, de la conscience qui fait apparaître en s'apparaissant à elle-même (voir le point de vue d'Epicure: Lettre à Ménécée).
    Par la pensée j'évoque la mort, ma mort: celui qui se rend compte que ses instants sont comptés les trouve précieux, ce qui le renvoie au sens qu'il leur donne: la pensée de la mort serait ce qui introduit le sérieux dans l'existence et donc ne l'abolit pas (analyser "le sérieux". Qu'est-ce que prendre au sérieux, chaque fois que l'on sait que le temps imparti est limité?...)

  • La mort de l'autre.
    Si autrui est dans la distance de l'extériorité, comme une chose à l'horizon de la conscience, sa mort ne me concerne pas: "je me reste" (Descartes, Les passions de l'âme - voir l'épisode du veuf joyeux).
    Si ma conscience porte au contraire l'autre en elle? La disparition de l'autre a-t-elle des conséquences sur mon existence? 
    Si je l'éprouve douloureusement n'est-ce pas une relation à l'autre, un sens de mon existence, que la mort fait apparaître? Conséquence pour le sujet?
    Analysez successivement et tirez de chaque analyse une conséquence pour le sujet:
    - l'indifférence; le triomphe; la libération; le déchirement devant la mort de l'autre?
    La mort de l'autre abolit-elle ou accomplit-elle le sens de mon existence?

- Pourquoi ne pas réfléchir sur ce que présente une oeuvre: qu'est-ce qui entre dans la permanence par elle?
Analysez: "Les fleurs du mal" de Baudelaire: la mort abolit-elle le sens de l'existence d'un artiste? Ne sommes-nous pas, en quelque sorte, tous des artistes?

  • Mais l'origine du sens de l'existence, n'est-il pas, au fondement de toute transcendance la présence à soi: alors comme l'affirme Michel Henry, la mort n'existe pas...

Aller à "philo-poche" LA MORT, un cours, des citations, des pistes de lectures.

Platon, Phédon, traduction, introduction et notes par Monique Dixsaut, Flammarion 1991 (Monique Dixsaut a renouvelé les études sur Platon. Il était temps).
M. Conche, la Mort et la pensée, Mégare, 1973
Dans la collection Optiques de Hatier (30 frs), deux petits livres:

  • Roger Dadoun, La violence page 49 , le temps, la mort.

  • Française Dastur, La mort.

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