° Rubrique Aide aux dissertations de philosophie

Peut-on aimer  sans s'aimer soi-même ?
   (Une esquisse niveau débutant, encore dans sa caverne )

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Ce sujet vous a étonné, agacé même. La première réaction du prisonnier de la caverne qui confond le visible avec un savoir, qui ne distingue pas l'opinion de la science, s'est de s'indigner contre la violence du maître qui lui tourne la tête vers l'intelligible, vers la lumière éblouissante qui fait mal a ses yeux habitué aux ombres, et de vouloir mordre le maître de l'avoir tourné vers ce qui est difficile: penser par soi-même, avec les autres. Mais, c'était bien la question à se poser à l'adolescence pour ne pas faire toujours supporter aux autres ce que nous ne supportons pas en nous.
Si j'ai bien compris, il y a quelque chose dans le maître qui ne va pas.
Réfléchissons sur cette affirmation de R. D. Laing: "Il y a quelque en toi qui ne va pas parce qu'il y a quelque chose en moi qui ne va pas" : cela ne permet-il pas de comprendre la question qui vous est posée = je ne t'aime pas, tu es fou, parce que je ne m'aime pas.
 

Peut-on

Est-il possible de.

Aimer

Semble appeler un objet autre que soi: autrui, un moi autre que moi: le terme signifie à la fois, éprouver une inclination, accepter, et vouloir le bien d'un autre. Désirer enfanter dans la beauté.

Sans

Désigne l'absence, la privation, la soustraction: alors qu'on ne s'aime pas.

S'aimer S'accepter, se vouloir du bien, espérer en soi.
Soi même Comme sujet déterminé

Mouvement à accomplir

    Il s'agit de passer de l'étonnement subi, passif et hargneux à un étonnement actif, qui vienne de votre esprit, d'un effort pour questionner le sujet.

Pour la problématique.
Quel rapport peut-il y avoir entre l'amour d'autrui et l'amour de soi-même ! Celui qui s'aime soi même ne se détourne t-il pas d'autrui, ne se préfère t-il pas à autrui au risque de se noyer dans la contemplation de sa propre image ? Dès lors n'est-il pas contradictoire d'affirmer qu'en s'aimant, on devient capable d'aimer autrui?
Mais, celui qui se haïrait, comment pourrait-il aimer, vouloir le bien d'autrui lui qui se refuse, refuse de voir en lui le bien? 

Comment, si aimer c'est vouloir le bien, ne pas vouloir le bien de soi même et le bien d'autrui d'un même mouvement ?
L'embarras vient de ce que nous oscillons entre deux contradictions: le problème c'est de savoir comment lever la contradiction: la solution du problème ne permettrait de répondre à la question posée dans la troisième partie du devoir.
Finalement s'attaquer au maître, c'est se refuser, se déclarer incapable de comprendre, un peu comme un chien qui mordrait la pierre qu'on lui a jetée, qui pour ne pas en vouloir à sa lâcheté (il n'ose pas penser) en voudrait à celui qui l'invite à penser, à ne plus confondre ce qu'il voit avec la vérité, à commencer un dialogue intérieur dans lequel c'est lui même qui interroge et qui répond.

Pour la recherche du plan

Il est possible ici de faire un plan en trois parties:
1- Pour quelles raisons il semble qu'aimer autrui n'implique pas nécessairement qu'on s'aime soi-même: l'objet n'est-il pas différent, alors ça n'a rien à voir avec moi ... La préférence pour soi semble exclure l'amour d'autrui et que dire que ce que suggère l'expression tu ne penses qu'à toi.

TRANSITION . Mais celui qui ne s'aime pas soi-même, en se haïssant, ne hait-il pas autrui du même coup?

2- Pour quelles raisons, on ne peut vouloir d'autrui sans vouloir son propre bien?

  • Autrui est mon semblable. L'amour de soi-même est donc l'amour d'autrui.

  • Vouloir mon bien, c'est bien agir et cela permet à autrui de se construire: d'une certaine manière je le révèle à lui même en me choisissant, en me révélant: ma conduite est exemplaire, je suis responsable de tous.

  • Sans l'amour de soi-même, sans l'acceptation de sa solitude, l'individu fait peser sur autrui une demande impossible à satisfaire: en fait il n'aime pas, il veut être aimer, ce qui est bien différent.

3- S'aimer c'est regarder dans une direction, le bien à réaliser, l'œuvre à accomplir, l'amour de soi-même est la condition nécessaire pour pouvoir aimer l'autre si l'amour consiste à regarder avec lui dans la même direction.
Aimer n'est-ce pas accepter l'ombre et la lumière en autrui (supporter, être patient) comme on accepte l'ombre et la lumière en soi (se supporter).

Pour une conclusion: 

"Aimer c'est se vouloir comme sujet et vouloir l'autre comme sujet" Madinier, Conscience et amour, page 95.

Élargissement: qu'est-ce que je hais en moi qui m'amène à haïr mon prochain?

Voir dans tous les cas, c'est incontournable: Voir Le Banquet de Platon Faut-il se méfier de l'amour? (lien ouverture nouvelle fenêtre)

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