== Pour
la recherche des idées:
Problématique:
si la liberté est parfaite maîtrise de soi, si elle ne suit aveuglément
ni les émotions ni les passions, n'exige-t-elle pas le sacrifice de la
vie comme simple jouissance?
Dans ces conditions, peut-on affirmer qu'on peut être à la fois libre et
heureux sans sombrer dans le contradictoire? Cependant, celui qui éprouve
la satisfaction d'avoir fait ce qu'il devait faire, n'est-il pas heureux
puisque cette satisfaction a une valeur infinie (la liberté) et que par
rapport à cette valeur la succession des désirs et des plaisirs, comme
si on voulait remplir un tonneau percé, n'a que peu de valeur. Quelle
peut être la valeur du devenir par rapport à l'être?
Tableau de
définition.
A la
fois |
En même
temps, sans que cela soit contradictoire; le contradictoire ne peut
être ni vrai (discours) ni réel (être).
Par exemple, le discours suivant: au moment où vous composez votre
dissertation, dans la salle d'examen, cette salle est vide de
candidat. Le discours ne peut être vrai, il ne peut correspondre à
rien de réel. |
Libre |
Est
libre celui qui se détermine lui même, en fonction de raisons ou
de motifs, indépendamment de contraintes extérieures (maître ou
forces physiques) et contraintes intérieures (émotions ou
passions).
"L'homme libre c'est à dire qui vit selon le seul commandement
de la raison." Spinoza, Ethique IV, LXVII.
Est libre celui qui fait ce qu'il a jugé être meilleur et plus
convenable, conforme à son devoir.
"Se vouloir moral et se vouloir libre, c'est une seule et même
décision." S de Beauvoir, Pour une morale de l'ambiguïté,
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Heureux |
Qui a du
bonheur; le plus souvent celui dont les désirs sont satisfaits. |
Pour une solution:
Il suffirait peut-être pour sortir du contradictoire de distinguer deux
formes de liberté et deux formes du bonheur:
- La liberté naturelle de faire tout ce qu'on veut si on le peut et la
liberté morale comme autonomie, obéissance à la loi qu'on s'est
prescrite. Toute loi donne la priorité à l'universel sur les appétits
particuliers.
- Si le
bonheur désigne la jouissance, il est clair que la liberté morale ne
produit rien de tel. Mais, si le bonheur est dans le sentiment d'avoir
fait ce qu'on devait faire, cette satisfaction semble d'une valeur infinie
par rapport à la satisfaction des appétits que l'on a sacrifiés.
Il faut distinguer la plaisir et la joie: dans le plaisir, il y a le signe
que la vie animale a réussi, la joie accompagne la réussite d'une vie
humaine, l'activité libre menée à sa perfection
Quelques textes pour
la recherche des idées:
- Aristote, Ethique de Nicomaque, I, VII.
"Un hirondelle ne fait pas le printemps ... de même ce n'est ni un
seul jour ni un court intervalle de temps qui font le bonheur."
(Une activité libre menée jusqu'à sa perfection dans la persévérance,
c'est être heureux)
- Kant,
Critique de la Raison pratique, première partie, Livre 1, chapitre III.
Le bonheur n'est pas la jouissance, il est autre que la vie au point que
par rapport au bonheur "la vie avec tout son charme n'a plus aucune
valeur."
- Malebranche,
troisième discours dans le Traité de la nature et de la grâce:
"Or il faut prendre garde que le principal devoir des esprits, c'est
de conserver et d'augmenter leur liberté: parce que c'est par le bon
usage qu'ils peuvent en faire, qu'ils peuvent mériter le bonheur."
- Epicure,
Lettre à Ménécée (voir les dernières lignes de la lettre à
Ménécée: l'épicurisme est une philosophie de la liberté et du
bonheur).
"Les vertus ne font qu'un avec la vie heureuse et celle-ci est
inséparable d'elles."
Pour une conclusion:
un être appartenant à l'intelligible et au sensible ne peut être,
en ce monde pleinement heureux. Il ne peut que le mériter: cela exige un
Dieu seul capable de réconcilier le concept et la nature, ainsi que
l'immortalité de l'âme.
Pour réviser en vue
d'un tel sujet, relire:
Le
devoir et le bonheur http://www.philagora.net/revision/devoir-bonh.php
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