"Si je veux
faire un ouvrage écrit avec soin comme les autres, je ne me
peindrai pas, je me farderai. C'est ici de mon portrait
qu'il s'agit et non d'un livre."
Rousseau, Préambule de Neuchâtel.
Justifiez
... |
Développer.
C'est traiter le sujet, en deux ou trois parties selon la
problématique. Ces "parties ne doivent pas être
juxtaposées, placées à côté, mais enchaînées rigoureusement
par un raisonnement logique, au point de former un tout qui a un
sens, une direction, la conclusion, et une signification
appuyée sur le raisonnement logique.
Chaque partie du devoir constitue un tout. Ne perdez donc jamais
de vue en rédigeant que vous devez établir dans chaque partie ce
que vous avez annoncé clairement au début de chaque partie.
Ainsi vous n'entrerez dans la calamiteux et catastrophique
"hors sujet". Gardez bien en mémoire la problématique
et la conclusion, le bilan, le résultat auquel vous voulez
parvenir.
Redisons le: chaque partie doit commencer le thème, continuer en
explicitant de thème, en l'établissant en fonction du
raisonnement et en donnant des références précises à d'autres
auteurs et à d'autres textes.
Rôle
essentiel des transitions:
Vous soulignerez les enchaînements de votre argumentation
générale en ménageant des transitions entre chaque partie.
La transition c'est le passage assuré, une lumière jetée sur
votre démarche: on conduit le correcteur de ce qui vient
d'être dit à ce qui va être dit.
Une astuce: construisez une phrase en deux parties. La première
indique d'où vous venez, ce sur quoi vous pouvez vous appuyer et
la deuxième partie de la phrase annonce ce que vous allez faire,
et non ce que vous allez dire: cela évite les répétitions. La
transition sera d'autant facile que vous aurez soin de souligner
la démarche logique suivie.
=> Deux
règles d'or pour les transitions:
La première règle d'or c'est de
soigner la rigueur de enchaînements: la rigueur c'est le passage
logique d'un point à un autre, comme par un enchaînement.
La
deuxième règle d'or c'est de, sans cesse ,faire
apparaître votre culture par des références précises en
utilisant les textes étudiés en classe, ici sur
l'autobiographie, et les cours de votre professeur: n'oubliez pas
les lectures cursives (au fil du texte, sans arrêt, librement)
que l'on vous a demandées de faire.
Notez que la
difficulté de la transition c'est d'amorcer ce que
vous allez dire, le thème du paragraphe suivant sans pour cela le
dire explicitement: il s'agit d'orienter le lecteur pour qu'il ne
soit pas surpris par la suite, de lui indiquer l'enchaînement, ce
qui rend votre suite prévisible. Il n'aura pas la désagréable
impression de se trouver devant une juxtaposition, une rupture de
sens qui arrive "comme un cheveu sur la soupe". Vous
résoudrez ce problème délicat de la transition en posant une
question dans la réponse sera le thème de la partie suivante.
Exemple:
Tout portrait est donc composé (thème que l'on vient d'établir
dans la partie précédente), mais cela signifie-t-il qu'un tel
portrait soit, par sa composition nécessaire, un obstacle à la
transparence, caractéristique essentielle de la sincérité? (=
amorce du thème de la partie suivante).
Convaincre,
persuader, délibérer:
Chaque
partie doit chercher à convaincre, à entraîner le
correcteur dans des enchaînements, dans des affirmations qu'il
acceptera parce qu'elles s'appuient sur des raisonnements
rigoureux, sur des exemples probants, et surtout des références
précises.
Vous
devez persuader (argumentation indirecte) en donnant un ton
agréable à votre travail. Un peu d'humour, pas trop. Il s'agit
d'intéresser, de faire que le lecteur ait le désir de vous
suivre.
Délibérer.
Votre pensée est un dialogue
intérieur dans lequel vous pesez le pour et le contre. Même si
chaque partie a un thème que vous établissez, n'oubliez pas, au
passage, de répondre aux objections possibles. Votre
argumentation n'en aura que plus de valeur.
Suggérer?
On risque de confondre une
suggestion avec une allusion. Vous devez proscrire les allusions
de votre devoir: elles ne servent à rien. C'est pour cela que je
vous conseille de mettre la suggestion à la fin de la conclusion
Exemple:
Vers
le plan.
(que)...
Toute autobiographie relève d'une forme, d'un
ordonnancement voulu par l'auteur, d'une composition...
Cela ne signifie pas que la sincérité devienne impossible
puisque l'ordre, le "soin", ne changent rien à la
sincérité de ce qui est dit: la composition d'un portrait
ne porte que sur la présentation de la vérité et
n'offusque donc pas la vérité.
(alors)...
On peut tout accorder à Rousseau.( Cf
"justifiez") Si l'autobiographie n'est pas
un roman qui viserait à plaire au lecteur en lui épargnant
ce qui le blesserait, on comprend que le refus même de se
"farder" ainsi pour plaire est dans l'économie du
projet de Rousseau. Elle sert son projet de vérité. Le
plan.
Chaque partie doit comprendre au moins deux
sous-parties (si c'est possible trois).
Première partie: thème que l'on se propose
d'établir:
La composition ne fait pas obstacle à la transparence
exigée par la sincérité, voilà pourquoi:
a) Toute autobiographie relève d'un choix de ce qui est le
plus significatif, de ce qui fait signe vers la vérité.
b) Cela ne signifie pas que la sincérité soit impossible,
bien au contraire. Deuxième
partie: thème: Les déclarations de Rousseau sont donc
justifiées.
a) L'autobiographie qu'il entreprend ne sera pas un roman
destiné à plaire, mais une composition au service de la
vérité qui ne gardera que ce qui est pleinement
significatif.
b) Le refus des "fards" est rendu nécessaire par
le projet. En fait la sincérité est à cette condition |
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