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Auteurs

Texte de base: Madame de La Fayette.

La Princesse de Clèves : la préciosité


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B Les très Riches Heures de l'Hôtel de Rambouillet.

 

Elle prit prétexte de sa santé délicate pour abandonner cette Cour ennuyeuse et vulgaire. 

Et elle reçut librement chez elle, au Palais du Luxembourg, les gens qu'elle avait plaisir à voir, parce que, comme elle, ils avaient le goût des belles choses et des distractions intelligentes.

Ils furent légion. Bientôt, toute l'élite des Lettres, des Arts, de l'aristocratie, de la bourgeoisie de l'Eglise, de la finance, de l'administration se retrouva dans "la chambre bleue" de la maîtresse des lieux.

Quiconque avait de l'esprit et du coeur avait porte ouverte chez elle, fût-il de modeste origine. 

Lire des vers, faire de la musique, converser suffisait à occuper une société très privilégiée, qui n'avait pas à se soucier de problèmes matériels

On discutait sur tous les sujets, et très particulièrement, sur les sentiments et sur les relations amoureuses. Ainsi se forma peu à peu un mode de pensée capable de concevoir et d'exprimer des idées très affinées, une éthique de discrétion et de réserve, un idéal exigeant, des règles précises de bienséance s'imposèrent chez les amis et adeptes da la marquise.

On se livrait au plaisir de la conversation et des jeux, des devinettes, des charades, des bouts rimés. On improvisait des fêtes, des farandoles, des mascarades, des farces, des fantaisies qui ne manquaient pas d'humour. Les dames étaient célébrées de la façon la plus charmante, avec plus d'esprit et de sentiment que de sensualité: l'amour platonique (désincarné) et la mesure étaient de mise

Dans une atmosphère amicale et détendue, chacun rivalisait d'ingéniosité pour tourner ses discours ou ses poèmes de la manière la plus fine et la plus alerte. On comparait les mérites des uns et des autres, on faisait lecture des missives envoyées de province par les amis en voyage, tandis que les filles de la marquise veillaient à faire distribuer à leurs hôtes douceurs et rafraîchissements.

Entre 1618 et 1650, le prestige de la marquise et l'éclat de ses réceptions ont véritablement dominé la vie intellectuelle et mondaine à Paris et même en province. 

Voulez-vous quelques exemples des oeuvres qui charmaient cette société? 

(lisez-les plusieurs fois, vous aurez d'abord envie de rire, mais ensuite, vous reconnaîtrez que c'est ingénieux et touchant) 

Isaac de Benserade et Vincent Voiture étaient parmi les poètes les plus fêtés. Voici, du premier, Benserade, une courte pièce tout à fait dans le ton allusif et discret qui plaisait:

"Paroles pour un air:
Je rougis, je palis, je soupire où vous êtes,
Sans que vous connaissiez mon amoureux transport.
Beaux yeux, beaux innocents, vous me donnez la mort,
Et ne savez ce que vous faites.
Bien que mon coeur, brûlé de ces flammes discrètes, 
N'espère aucun secours à son tragique sort, 
Beaux yeux, beaux innocents, je bénirais ma mort,
Si vous saviez ce que vous faites.
"

Vers => C Les Contrefaçons, ou la Préciosité Ridicule.

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