" tout commencement doit être absolu. Il a sa raison d'être en soi , il exclut un passé ou une fin intéressé, des ruptures renvoyant nécessairement à des racines"

Le coup de foudre et la certitude pour les amants que leur amour est éternel nous incline à croire que l'amour à sa raison d'être en soi et qu'il relève donc de l'absolu: " parce que c'était elle, parce que c'était moi". Est-ce une illusion?

Certes l'amour en voulant du bien pour l'être aimé, veut le Bien et relève donc d'un principe anhypothétique (= qui est fondé en soi, qui ne relève pas d'une hypothèse. ) Et il est vrai que celui qui aime ne se préfère plus mais préfère ce que préfère l'autre.

Ainsi réfléchir sur l'amour c'est réfléchir sur ce qui peut donner sens à une vie pleinement humaine et l'arracher ainsi à la contingence, à l'absurde d'une générosité restreinte qui n'est que la figure d'un être vivant rivé au principe d'économie, à un programme génétique: se nourrir et se reproduire.

L'enjeu de la rencontre est donc grand, ce qui est risqué c'est rien moins que notre liberté de nous convertir pour donner un sens à la vie.