° Se Connaitre

PHILOSOPHIE - SE CONNAITRE par J. Llapasset

Au commencement, l'amour, le pardon et la haine

     Site Philagora, tous droits réservés ©
_____________________________________________
 
  

Au commencement, le pardon, l'amour et la haine

1) Il faudrait nous tourner vers l'idée de commencement: pour atteindre un principe régulateur qui éclairerait notre recherche. C'est bien d'une idée qu'il s'agit car , à la réflexion , rien de sensible ne lui correspond si bien que nous ne saurions connaître et donc reconnaître un pur commencement. Certes, nous disons:"Cela a commencé", "A ce moment"... mais c'est une illusion rétrospective qui fige un mouvement qui n'est autre que celui du temps. Une méditation vigilante nous révèle vite un avant de racines : ce que nous appelons commencement est une continuation. Que serait la conversion de Paul sans ce qui la précède?Ainsi il est toujours possible de remonter à l'infini dans l'espoir vain d'atteindre un pur commencement.

C'est que tout commencement doit être absolu. Il a sa raison d'être en soi , il exclut un passé ou une fin intéressé, des ruptures renvoyant nécessairement à des racines.

2) Au fondement qui ferait que le pardon serait parfait, il y a donc le commencement. Le pardon qui ne serait pas reflet de l'absolu ne serait pas don parfait parce que gratuit On comprend mieux, on peut prendre ensemble ce qui caractérise le pardon dans la pureté de son acception:

Il ne peut être que non finalisé et donc sans intérêts,maintenu par un verbe explicite,exclusif de l'oubli en dépit de l'opinion simpliste,car dans l'oubli il perdrait ses racines et se perdrait. Au commencement il y a toujours un acte de liberté qui reflète la beauté. Comment comprendre cela?

En fait je pardonne parce que je pardonne .En choisissant je me choisis. Relire "Cinna" de Corneille. Auguste peut broyer dans ses mains Cinna, mais il pardonne:"Je suis maître de moi comme de l'univers". Autrement dit, je suis semblable à un dieu. A l'image d'un dieu je commence indépendamment des racines, je m'élève par un acte de liberté: excluant la vengeance que mon pouvoir rend possible, mon acte a sa raison d'être dans le meilleur de moi-même, c'est bien un commencement que rien ne pouvait prévoir et donc une liberté que j'exerce. Puisque c'est la parole qui fait exister (être pour quelqu'un ) mon pardon, il faut que le pardon soit dit. Ainsi mon acte de liberté libère celui qui est pardonné, dans la mesure où le pardon ne peut être que gratuit. Le pardon implique donc la mémoire: il est fidélité à la parole donnée.

Ainsi dans le pardon, le vrai, le bien et le beau sont réconciliés.

A suivre: l'amour et la haine à l'aune du commencement

2010 ©Philagora tous droits réservés Publicité Recherche d'emploi
Contact Francophonie Revue Pôle Internationnal
Pourquoi ce site? A la découverte des langues régionales J'aime l'art
Hébergement matériel: Serveur Express