° Rubrique philo-révision

Bac philosophie

Révision de philosophie par groupements de notions

par J. Llapasset 

LA NATURE ET LA CULTURE

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Mouvement

Opposition

Rapprochement

Rapports

LA NATURE ET LA CULTURE

Civilisation

Un problème !

Conclusion

De la nature à la culture

LA NATURE ET LA CULTURE

Mouvement = La formulation la nature et la culture, invite à une comparaison des concepts. Les questions et les problèmes apparaîtront dans cette confrontation et dans les limites de cette confrontation. La mouvement sera d'essayer de les éloigner, de les rapprocher et d'en préciser les rapports. L'embarras  :  le problème tient à ce que, qui veut les éloigner se voit contraint de les rapprocher et , qui veut les rapprocher se voit contraint de les éloigner.
En effet, l'analyse et la réflexion nous découvrent une opposition entre nature et culture: nature signifie donné à la naissance (donné naturel intérieur et donné naturel extérieur), et au contraire la culture naît de la négation du donné naturel par le désir et par le travail de l'homme: c'est ce que l'homme ajoute à la nature. Nous le voyons dans le parc du lycée , l'animal se satisfait de ce qui lui est donné, tandis que l'homme ne s'est pas contenté de ce qui lui est donné puisqu'il a construit par exemple, des volières.

Pourtant, certains ont voulu (revoir les stoïciens) et veulent (revoir une certaine écologie) réduire la culture à la nature en prêchant le retour à la résignation ou à une vie simple, comme si les désirs pouvaient être réduits à la simple satisfaction des besoins. Évidemment, la culture mourait  d'une telle réduction et d'un tel renoncement. Cette réduction de la culture à la nature enthousiasme car elle règle tous les problèmes nés du désir et de la technique.

On peut cependant y voir deux inconvénients: en renonçant au désir, l'homme n'exerce plus sa liberté et la satisfaction des besoins, non seulement l'ennuiera mais sera vite confondue  avec une consommation qui, en épuisant la nature , pose plus de problèmes  qu'elle n'en résout. 
Mais, le retour à la nature verrait ressurgir la barbarie:on perdrait tout ce que la civilisation apporte à l'humanité dans une sorte de totalitarisme d'une pensée unique où les jeux de langage qui permettent la création de la culture et l'exercice d'une liberté partagée serait exclus. 
Nous pouvons affirmer :   il est impossible de renoncer complètement à la nature pour un être raisonnable sensiblement affecté, et:  il est impossible d'écarter toute forme de culture: y aurait-il eu un progrès de l'humanité sans la politesse ou l'amour courtois?

Rapports = Si d'une part on ne peut dissocier la nature et la culture, si, d'autre part, réduire la culture à la nature ferait disparaître l'humanité dans la barbarie, c'est qu'il y a un rapport entre les deux: la biologie contemporaine nous propose une hypothèse pour mieux cerner ce rapport (des structures d'accueil naturelles permettent, si elles sont activées par un milieu humain attentif à l'enfant, de faire attention, mémoriser, combiner jusqu'à ce qu'une invention apparaisse: l'invention produit la culture, ce que l'homme ajoute à la nature). On comprend que l'homme soit un nœud de relations (revoir Les enfants sauvages, Maslon).

De la nature à la culture = L'homme apparaît lorsqu'il passe du besoin au désir. Dans le besoin c'était le milieu qui comptait, dans le désir c'est l'altérité qui compte, l'absence préférée à la présence, le projet, le mouvement vers autrui et la règle. (revoir la prohibition de l'inceste). Ce mouvement est irréversible. Alors que le besoin replie sur soi, le désir porte sur ce qui n'est pas, sur ce qui est autre. Par cela, le désir sera toujours préféré au besoin. (Cf. Voltaire, le luxe chose très nécessaire).

Civilisation = Alors que le critère de la nature est l'universalité (ce qui serait de nature nous le suivrions tous écrivait Montaigne), la culture, étant le fruit d'une invention particulière est diverse selon les groupes sociaux et leur milieu.
Bien entendu, il faut refuser l'ethnocentrisme qui consiste à juger une autre culture en fonction de la supériorité de sa propre culture. En effet, chaque culture présente, en quelque sorte, des plus et des moins ce qui rend toute comparaison impossible. Cependant, une sorte de culture universelle s'est constituée, en particulier grâce aux grands hommes (héros, chercheurs, inventeurs en morale): elle s'est répandue et a été approuvée par une grande partie de l'humanité. Cette culture universelle a joué le rôle d'une instrument de civilisation, d'une exigence. Par exemple la démocratie s'est imposée dans la mesure où le dictateur cherche toujours à s'appuyer sur un parti démocratique (!) , ce qui est une manière de reconnaître la valeur de la démocratie puisque personne n'ose contredire cette valeur ouvertement.

En morale, droit, politique, des valeurs s'imposent à tous: en morale c'est le respect pour la loi morale; en droit, la double universalité de la loi  ,qui fonde la légalité ; en politique, c'est la souveraineté du peuple. Dans ces trois cas il s'agit de considérer l'humanité comme un ensemble de Sujets. Certaines coutumes qui nient les droits des femmes et des enfants sont sévèrement jugées comme dégradant l'humanité. Toute l'humanité est alors concernée. Il ne s'agit plus d'ethnocentrisme mais de dignité et de liberté. Machiavel disait déjà que, contre la barbarie , la vertu doit s'armer.

Il n'y a pas contradiction à condamner l'ethnocentrisme tout en condamnant certaines pratiques culturelles. Ce qui est condamné, ce n'est pas l'âme d'un peuple mais des errements qui sont des erreurs et que l'idée de civilisation fait maintenant apparaître comme des fautes. Bien entendu chaque culture doit d'abord "balayer devant sa porte" et toutes les cultures ont leurs  manières  plus ou moins évidentes, plus ou moins subtiles de manquer à l'humanité.

Conclusion

Ce thème, la nature et la culture , a une extrême importance car  il  nous a permis de réfléchir sur ce qui fait la spécificité de l'être humain: c'est un sujet moral et un sujet de droits.
En reliant nature et culture, on a obéi à une nécessité car pour un être raisonnable sensiblement affecté tout comportement est à la fois naturel et culturel, biologique et appris: manger, marcher, respirer, faire l'amour ...

Voilà pourquoi l'enfant ne devient un être humain que par l'amour et les soins de son entourage et de la société. Voilà pourquoi le respect des enfants est le fondement de l'humanité. Voilà pourquoi la barbarie s'installe toujours en commençant par ne pas respecter les enfants, ce qui est une façon de réduire  autrui à un simple moyen.

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