° Rubrique Revue Pole-international > Comédie du livre Nadine Delpech - Deux enfants sur le Mékong Édition le Pré aux Clercs. Février 2000. ------------------------------------- Si vous voulez profiter pleinement de ce livre, c'est à dire en suivre l'itinéraire avec facilité, prenez la carte qui précède le récit, et repérez-y le point de départ: Saïgon. Mettez un signet à cette page pour vous y reporter à loisir, et, laissant pour l'instant le premier chapitre (que vous goûterez mieux, je crois, à la fin de votre lecture), allez tout de suite au second, "Saïgon", où débute l'aventure.Car c'est vraiment d'une aventure qu'il s'agit! Partir en famille, sac au dos, dans une contrée encore très mal balisée, sans autre protection qu'une énergie à toute épreuve, voilà qui n'est pas à la portée de tout le monde! Viêt Nam, Cambodge, Laos, Thaïlande... Quelle force a poussé si loin de chez eux, avec deux enfants de onze et treize ans, des gens apparemment tout à fait raisonnables et pas du tout marginaux? La reconnaissance, mes amis! Benoît, Clément et leurs parents ont voulu rendre justice à la mémoire d'un grand explorateur, qui, il y a cent cinquante ans, sans aucune aide financière, ni patronage officiel de son pays, s'était donné pour but de parcourir les régions arrosées par le Mékong, et d'établir une description précise de cet immense bassin, de sa flore, de sa faune et de ses habitants. Ce jeune naturaliste de Montbéliard a fait connaître l'existence du temple d'Angkor alors enseveli sous la végétation tropicale, et ce sont ses observations qui ont permis les expéditions de ses successeurs dans ce qui deviendrait l'Indochine. Pourtant, peu de gens connaissent aujourd'hui le nom d'Henri Mouhot, qui mourut à la tâche, dans un coin perdu du Laos. Animé par son souvenir, éclairé par ses
réflexions, notre quatuor parcourt à son tour le bassin du Mékong,
qui, sur ses 4300 kilomètres, traverse six pays et roule une masse
d'eau supérieure à celle du Nil. L'inconfort, la saleté, la fatigue, la faim, le danger ne rebutent jamais ces voyageurs, dont la curiosité est inlassable.Les marques de la colonisation, des guerres, de l'oppression idéologique, du mondialisme et de son corollaire, le tourisme, attristent souvent les réflexions de madame Delpech. Mais la bonne humeur et l'affection donnent une coloration résolument optimiste à ce récit, dont le mot-clé semble bien être: "qui ne risque rien n'a rien"!
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