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PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

La recherche du bonheur

La recherche du bonheur dans les trois oeuvres

Pour vos problématiques:  Le temps et sa réappropriation: (page 2)
Chez
Le Clézio :
Le chercheur d’or

  • Le chercheur d’or (Jean Marie Le Clézio) 
    La vie heureuse suivie de La brièveté de la vie (Sénèque) - (Traduction de François Rosso - Editions Arléa).
    Oncle Vania (Anton Tchékhov) (Traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan - Editions Actes Sud Babel).

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Comment faire du temps destructeur un bien propre, comment le faire sien? La réappropriation du temps dans le chercheur d'or.

Quitter l'espoir qui aveugle et qui maudit le présent pour l'espérance qui bénit le présent et l'auréole d'un fabuleux bonheur, celui qui naît de la reprise de ce qui est donné par la contemplation active  dans une suite de maintenant où la vie prend des accents d'éternité grâce au chant et à la parole.

"Je voudrais parler à voix basse de ces choses qui ne finissent pas... parler de voyages" (Folio, page 374).

- Se réapproprier le temps c'est donc reconnaître que l'exercice de la liberté ne peut se conjuguer qu'au présent dans la mesure exacte où le maintenant du passé ne dépend plus de nous et dans l'exacte mesure où le maintenant à venir ne peut être visé qu'à travers le maintenant présent ; où on ne compte que sur soi et sur l'être qui ne manque jamais. A la monotonie mécanique du temps "mesurée", dans tous les sens du terme, la recherche du bonheur substitue la profusion du présent vivant à qui seule la liberté peut donner un contenu suffisamment léger pour que jamais il ne se transforme en chaînes (Folio, page 373).

Tel le Phénix, la recherche du bonheur ne disparaît que pour renaître selon une finalité circulaire qui mime la mouvance de la mer dans le retour du même, dans le mouvement final du roman pour retourner sur ses pas, pour découvrir que la liberté est le bonheur, la fin suprême de l'existence.

- Se réapproprier le temps c'est donc parier pour le Sens, pour une signification et une orientation vers ce "quelque part" où on peut encore parler des choses qui ne finissent pas. Ce pari exige le Sens, ce qui revient à dire qu'"il devrait y avoir un Dieu" (Le Déluge, page 260)

C'est par une décision qu'on utilise le temps en lui donnant un sens. La finalité circulaire utilise le temps pour revenir sur ses pas, ce qui revient à repartir, et donc pour la réalisation de projets qui n'ont pour fin que la propre liberté de celui qui les pose. Se réapproprier le temps c'est donc décider que le temps aura pour soi: une image de l'éternité comme retour du même qui appelle vers un refuge "de l'autre côté du monde." (Folio, page 375)

"Et je crois qu'à force d'en parler un peu cette immortalité est en nous, nous unit contre la mort si proche." (Folio, page 358).