° Philo-prepas > Mesure-demesure PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset MESURE ET DÉMESURE
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Pour
la recherche des idées: On vous demande, armé de cette détermination, de montrer en quoi elle éclaire le rapport mesure / démesure, autrement dit en quoi l'affirmation selon laquelle la parfaite raison fuit toute extrémité éclaire ce rapport. Puis vous devez relire deux des oeuvres pour voir en quoi chacune illustre le rapport et en quoi, éventuellement elle contredit le même rapport. (Je choisis Dom Juan. Vous n'aurez pas de peine à effectuer le même travail pour Gorgias ou Gargantua). La question: quel est le rapport entre mesure et démesure? Sont-ils des corrélatifs, l'un n'allant pas sans l'autre comme le haut et le bas par exemple? Mesure et démesure sont-ils des opposés? Si ce sont des opposés, dans la mesure, il ne peut y avoir de démesure et dans la démesure, il ne peut y avoir de la mesure.
a- D'une part, ce rapport fait bien apparaître la démesure comme corrélative et opposée à la mesure. La démesure se trouve dans le comportement amoureux de Dom Juan qui fuit dans la fuite à l'infini, qui nargue le couvent et la religion, qui revendique l'infidélité comme un honneur, qui trouve son plaisir à traiter autrui comme un simple moyen, qui fait l'amour comme il ferait la guerre: qui tel Alexandre refuse la mesure. La démesure est bien dans l'excès, dans l'extrême, loin de la parfaite raison qui fuit toute extrémité. - Les autres personnages semblent là pour mettre en lumière (un contraire éclaire l'autre) la démesure par leur mesure (Elvire refuse de se laisser emporter, éprouve un amour purifié, mesuré par le transcendant, un amour divin qui ne veut plus que le salut de Dom Juan; Dom Carlos dans l'acte III, scène IV, page 101 s'écrie: "Montrons de la modération"; Dom Luis fait preuve de mesure: "La naissance n'est rien où la vertu n'est pas", page 115 etc...) b-
La question est maintenant de savoir si le rapport mesure / démesure ne
passe pas à l'intérieur de chaque personnage: si oui, on perd le juste
milieu puisqu'il sera toujours possible de dire qu'il y a une démesure
de la mesure chez Socrate, chez Elvire etc...
L'intérêt de votre sujet est très grand: il vous oriente vers un problème et peut-être un mystère dans lequel nous sommes impliqués comme existence: si toute mesure humaine peut être démesure, n'est-ce pas parce qu'elle risque de se prendre au sérieux, de ne pas se mettre en question et donc de tomber dans l'excès, dans l'extrémité? Les trois oeuvres du programme sont des dialogues, mais il ne peut y avoir de dialogue sans un dialogue intérieur dans lequel , s'étant mis en question, on s'est imposé une mesure de soi, par soi, sur soi qui permet d'entrer en dialogue avec autrui. Sans cette modération qui est modestie, l'individu peut se prendre comme la référence ultime, la mesure de toute chose. En dépit de l'apparence il ne peut y avoir qu'un monologue. Il faut commencer par rire de soi , ce qui préserve de toute démesure, mais tout reste à faire... Attention,
ce n'est pas un corrigé, vous aurez à mieux vous centrer sur le vers
d'Ovide. Retour vers la page index: > Mesure-demesure |