° Philo-prepas > Mesure-demesure PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset MESURE ET DÉMESURE PLATON : GORGIAS Site
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- Dialogue Socrate / Gorgias (449 a 461 b)
Hibou: suivons les péripéties de ce dialogue entre Gorgias et Socrate. La
rhétorique a pour objets les discours. Objection de Socrate: ce n'est pas une caractéristique , propre à la rhétorique et rien qu'à elle,que de s'occuper des discours: il y a une multiplicité d'Arts qui portent aussi sur des discours: avec des "discours" on ne saisit pas l'essence d'un art, ce qui lui est spécifique. Le discours n'est qu'un moyen, pas la fin de la rhétorique: pour la débusquer, il faut qu'apparaisse ce qu'elle produit, et donc ce qu'elle a pour fin. =>
Gorgias: elle a pour objet "les plus importantes des choses
humaines et les meilleurs." Le point de vue pratique et le
point de vue moral ne sont pas distingués . Gorgias:
ce que la rhétorique produit c'est le bien le plus grand possible, le
bien suprême. => D'où la question de Socrate: de quoi parles-tu? Qu'est-ce que cela est la chose dont tu veux parler? (page 135). Question pertinente et justifiée par le discours de Gorgias. "Le
pouvoir de convaincre". Il faut comprendre évidemment la capacité
de persuader et la traduction de Léon Robin dans La Pléiade doit être
préférée ici. La rhétorique s'exerçait , dans les trois assemblées
de foule propres à la démocratie athénienne, pour produire un sentiment
de conviction: il s'agit bien de persuader sur toutes les questions qui
,portant sur le juste et l'injuste, permettent de prendre une décision. A la
page 140, Socrate distingue savoir et croire. Il amène
Gorgias à admettre que la rhétorique relève de la croyance, ce qui la
disqualifie pour traiter du juste et de l'injuste, en raison. N'amène-t-elle
pas à croire sans savoir une foule d'ignorants qui sont incapables de
lier leur multiplicité (oi polloi) par une unité. Socrate,
enfin, se contente de relever deux affirmations de Gorgias: Il
faut comprendre que dans ce texte, Socrate se contente donc de souligner
une difficulté: affirmer les deux formules pose un problème qui
invite à une enquête et qui devrait orienter le dialogue si Polos
n'intervenait pas. Rémi: Ce que je trouve comique c'est que l'auditoire exige, à la page 147 que le dialogue se poursuive sans prévoir que tout le monde va être un peu malmené. Calliclès qui reçoit dans sa demeure, se déclare comblé! Un peu plus tard, il refusera de parler ce qui laissera Socrate seul, pour ainsi dire sur un pied. C'est d'ailleurs passionnant cette remise en question de la démocratie qui intéresse toutes les époques. Voyez les beaux parleurs à la télévision qui emportent les suffrages alors que celui qui est exigeant, qui ajuste son discours sur ce qui est... Oui-oui: J'admire chaque parole de Socrate, son souci de faire dire à l'adversaire ce qui produira sa défaite. Effectivement si l'adversaire se tait la philosophie et singulièrement la maïeutique échouent. Tu as tort, mais c'est toi qui le diras et qui l'admettras. Le philosophe se place donc non pas sur le plan de l'obtention de la persuasion (comme la rhétorique) mais sur le plan de ce qu'on appelle convaincre. Max: Parce qu'elle n'exige pas de savoir qui permette de mesurer, la rhétorique triomphe devant un public d'ignorants; parce qu'elle nourrit des plaisirs, la rhétorique joue sur les désirs déréglés et vains. Retour > Mesure-demesure |