De
la sélection et de son avatar
comme comble d'injustice:
la barbarie.
En
voulant singer la nature et singulièrement la sélection
naturelle, les barbares singent en réalité les éleveurs!
=>
Ce qui doit nous alerter et nous atterrer c'est que les rescapés
des camps d'extermination répètent le verbe "sélectionner"
en racontant ce qu'ils ont souffert: nous avons été sélectionnés.
Effectivement, dans tous les cas, il s'agissait pour leurs
bourreaux de choisir comme simples moyens et
de mettre à part d'un côté ceux qui
paraissaient aptes à travailler et de
l'autre ceux qui paraissaient inaptes. Ceux qui paraissaient
inaptes étaient détruits et ceux qui paraissaient aptes
subiraient le même sort dès que le travail les aurait exténués.
On
commence peut-être à soupçonner (même ceux qui ont quelque
chose sur les yeux) que toutes ces personnes étaient considérées
comme des animaux qui devaient être éliminés parce qu'elles
ne méritaient pas de vivre et de se perpétuer.
La folie barbare était de prendre le modèle (l'action des éleveurs)
non comme instrument métaphorique de compréhension de l'évolution
mais comme principe pour l'amélioration de l'espèce humaine.
Cette
amélioration semblait à portée de main: faire disparaître
ceux qui ne correspondaient pas à certains critères idéologiques,
par là rendre impossible leur reproduction, s'en débarrasser
définitivement. Resteraient les bons....
Comme
il n'était pas question de faire disparaître des "semblables"
sous peine de se condamner soi même, il fallait leur enlever
l'humanité, les amalgamer par le concept de race, leur
enlever leur dignité au point de faire disparaître les différences
entre les hommes, les femmes, les enfants et les vieillards:
-
Par la faim : un corps amaigri équivalait à un autre corps
amaigri.
-
Par le feu: en les réduisant à l'état de cendres, en épandant
les cendres sur la terre des champs environnants, on les
transformait en engrais, on les renvoyait à la nature dans
une dissémination qui, croyait-on, ferait
disparaître les traces de la barbarie.
|