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Aides à la dissertation sous forme d'esquisses 

Niveau classes prépas - Colles et Dissertations par J. Llapasset

Être libre n'est rien, devenir libre c'est le ciel. (Fichte) 
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Rappelons que nous vous proposons des pistes: vous avez à choisir, à reprendre tel ou tel aspect, en pensant par vous même, sous le regard de tous, en vous détournant de l'opinion particulière pour vous tourner vers une pensée universelle que vous aurez produite. L'opinion est de l'ordre du contingent, du devenir, la pensée est de l'ordre du nécessaire, ou du moins de l'universel qu'elle vise.

Note propédeutique:
Si ce travail est proposé dans le cadre de la préparation à un concours, il est évident que rien ne servira de s'appuyer sur des références à l'auteur dont vous ne disposerez peut-être pas lors d'un concours: d'autant, ici, que la pensée de Fichte, se développant comme système ayant pour centre l'absolu, vous risquez d'être entraîné fort loin dans des affirmations mal établies et très controversées, comme celle d'un "idéalisme fichtéen."

Je vous conseille donc de travailler laborieusement et méthodiquement sur les thèmes du sujet, de l'interroger. Plutôt que d'évoquer quelques points de la pensée de Fichte, il est plus habile de les utiliser en les prenant à votre compte, en les tirant du texte.

En présence de la citation:
D'abord se mettre en présence des termes du sujet en pointant tout ce que vous observez et tout ce qui peut vous étonner.

La répétition de la référence à l'être n'est pas rien: elle saute aux yeux:

- D'abord, être .... n'est rien, ensuite devenir ... c'est ...

- Le ciel = l'absolu, ce à quoi il ne manque rien, le devoir être réalisé, le divin élaboré: autrement dit, puisque c'est dans un devenir, c'est dans le monde sublunaire: le ciel sur la terre!

L'être et le devenir: ici ce qui est privilégié c'est le devenir comme émergence de la temporalité déployé par la conscience volontaire. Il ne s'agit pas de l'opposition de ce qui devient et de ce qui est vraiment comme dans la ligne de la République de Platon, mais de l'opposition entre le donné immédiat qui ne peut être que la liberté naturelle et individuelle qui peut tout faire, si elle le peut, - et la conquête d'une liberté partagée. Si être libre n'est rien c'est que le moi se heurte sans cesse au non moi, c'est à dire à l'autre dont il nie la liberté. Comprenons que c'est l'enfer ..., dans le déchaînement de la violence. Théoriquement la liberté naturelle est illimitée, pratiquement elle n'est rien, parce qu'elle n'est pas morale. Une liberté qui n'est pas morale n'est rien. Une liberté qui n'est pas partagée par la médiation du droit et les exigences de la morale n'est rien.

Alors, être libre correspond au sensible de la caverne (fin du Livre VI et début du Livre VII de la République) et, devenir libre à l'orientation vers les Idées, l'intelligible: le fruit d'une enquête,  d'un raisonnement vigilant en fonction d'un désir (manque éprouvé)  d'égalité, de liberté, et de fraternité.

Vous pouvez alors parier que Fichte a cru en la Révolution française, comme d'ailleurs l'Europe de son époque; qu'il a maudit Napoléon, étant sur ce point plus lucide que Hegel qui voyant passer Napoléon croyait voir l'esprit à cheval  ...

Quelles conséquences tirer de cette citation ? Nécessité de l'éducation, importance de la temporalisation.

L'Éducation:

Revenons au sens de la citation: comment comprendre ce "rien"? Il désigne l'inertie et l'immobilité de celui qui se contente de ce qui lui est donné et refuse le devoir être, l'exigence de la raison pratique. C'est que le mal radical n'est pas un hypothétique choix antérieur de la sensibilité, mais l'acceptation de cette inertie: la paresse. C'est à l'éducation qu'il faut demander de lutter contre ce mal radical en faisant intervenir l'insertion de la volonté dans le devenir.

La temporalisation:

Le devenir volontaire va donc sauver l'être donné de son inertie en l'orientant vers le devoir être. Comment? Par le projet d'une conscience dans lequel elle se lie avec l'autre dans une intersubjectivité que rend possible la temporalité. Ce monde moral que je veux et que je construis avec l'autre est le résultat d'un devoir être qui atteint l'absolu dans l'autre dans ce qui a sa raison d'être en soi. On pourrait alors affirmer que devenir libre c'est réaliser la liberté comme chose en soi et donc que la chose en soi c'est la liberté.
A la limite un idéalisme qui n'aurait jamais abandonné  le réalisme.

Pour une conclusion: Il s'agit bien du ciel dans lequel le sensible et la raison sont réconciliés, mais il s'agit d'un ciel sur la terre où la réalisation effective de la fraternité du droit et de la morale, n'est rien d'autre que l'élaboration du divin, sans pour cela perdre la fidélité au corps et à la terre.

Attention, ce n'est qu'une esquisse, gardez votre cap.

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