° Rubrique Philo-prepas => Morale droit et politique

PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

Aristote et Kant, point de vue: morale, droit et politique

Aristote

Vertu, prudence

Site Philagora, tous droits réservés ©
_____________________________________________
 

 

Qu'en est-il de la vertu?

C'est tout d'abord une disposition permanente (habitus, exis); il faut que la nature s'appète, elle est donc  mauvaise, pas éducable, on n'est pas vertueux naturellement. D'ailleurs remarque Aristote, rien de ce qui est naturel ne peut être changé par une habitude.
Mais il y a une flexibilité de la nature humaine: l'éducation fait prendre des dispositions bonnes à l'enfant, comme le ferait un tuteur pour une plate.
L'exis consiste dans le choix du juste milieu car la vertu se porte vers le juste milieu alors que le vice se porte vers l'excès. Si le vice c'est la mauvaise disposition, la vertu c'est la bonne disposition. Il s'agit de viser une fin et de trouver les moyens. L'erreur sera toujours due à un manque de prudence.  Pour chaque vertu il y a deux voies correspondantes, par excès ou par défaut. Par exemple pour le courage, la témérité (par excès) la lâcheté (par défaut).
L'intellect n'est pas une réalité simple: sa vertu peut être dirigée contre l'appétit, c'est la morale, mais c'est aussi un acte propre de l'intellect, la pensée dianoétique, ou encore les actes de l'intellect en tant que tels, c'est à dire: les sciences, les arts, la prudence (phronésis) la sagesse (sophia), la pensée intuitive comme capacité de saisir les principes.

Qu'en est-il de la prudence?

Elle va servir l'action. Alors que la vertu dépend de la science et s'occupe de la raison, un père dirige ses enfants, la prudence n'est pas la science car ce qui concerne l'homme n'est pas le nécessaire: la science a trait au général, la prudence a trait au fait particulier, elle porte sur la connaissance des moyens et c'est la vertu intellectuelle de l'âge mûr, qui a l'expérience. Cette séparation de la science et de la prudence peut paraître artificielle car on voit mal comment un homme pas éduqué pourrait être véritablement prudent.

La science peut être apprise à quelqu'un de jeune, la raison intuitive étant saisie immédiate de l'universel. Au contraire la prudence est inséparable de la vertu déjà acquise, elle ne se sépare pas de la sagesse pratique. Il y a cependant une tendance à rejoindre la sagesse théorétique.
Parce que la vertu ne peut se réaliser qu'à l'intérieur de la cité, l'éthique ne pourra se comprendre qu'à partir de la politique.

Comment saisir la vertu?

Par l'exercice, on réalise une disposition au bien qui passe à l'acte: la pratique du bien est une actualisation qui doit correspondre à une actualité, la loi, car seule la loi peut habituer tous les hommes de la cité à la vertu. Le fait de vivre en acte est la véritable réalisation de l'âme humaine. L'homme est un animal politique, la loi est le résultat de l'art politique produit par la co-action des hommes libres entre eux.

La politique est donc l'art architectonique. La fin c'est la vie de l'homme libre à l'intérieur de la cité juste: le but absolu c'est le souverain bien et la vie vertueuse, c'est la vie politique si bien que l'homme libre dans la cité libre sera pleinement réalisé, heureux.

Notes prises à un cours donné par monsieur Wilfred.