Voilà
un sujet original! .
C'est
une équation à une inconnue puisque "sa" est au
singulier: la clarté de qui, de quoi?
Vous ne pouvez pas refuser le sujet ... il faut jouer le jeu. Votre
professeur veut vous obliger à suivre un ordre comme dirait
Descartes: un commencement, un déroulement et ce par quoi on
termine dans l'interrogation du sujet.
Il veut vous contraindre à rester sur le sujet, sur les termes du
sujet. Il s'agit de questionner le sujet, de penser à son propos,
de mener un dialogue intérieur où c'est le même (vous) qui sait
interroger et qui sait répondre. Pour savoir répondre il faut
trouver la bonne question. Suivre un ordre c'est suivre un enchaînement
où les moyens sont ajustés à la fin. Pour cela interrogeons
chaque terme du sujet:
1-
Qu'est-ce qui dans les préjugés peut bien faire faire obstacle à
la clarté? La clarté c'est d'abord la lumière du jour: remarquez
que la lumière du jour accompagne toujours une perception sensible
présente ou une perception intellectuelle lorsque l'essence d'une
chose présente et singulière est saisie: la condition est d'être
en présence de la chose. L'acte de transcendance, la conscience se
donne un objet dans un horizon, un "trou de lumière"
(Michel Henry).
2-
Or le préjugé est une manière d'aborder le monde à travers un
jugement qui a été prononcé dans le passé et
qui est véhiculé le plus souvent par le langage. L'objet n'est
plus perçu dans ce qu'il est par une intuition mais à travers ce
que le préjugé prescrit a priori, indépendamment de l'expérience.
C'est déjà jugé, l'idée de l'objet qui devrait rendre
compte de ce qu'il est est une idée préconçue qui forme un
rempart impénétrable à la clarté de l'évidence sensible ou de
l'évidence rationnelle.
3-
La passion est une manière d'aborder la réalité à travers le passé:
l'objet est paré de mille qualités. Et si vous essayez de
raisonner le passionné, de lui montrer de qui contredit sa vision
de l'objet, il va vous répondre "prenez mes yeux".
L'objet devant le passionné n'est qu'une occasion de se souvenir
sans savoir qu'on se souvient, un symbole d'un événement passé,
agréable, par exemple. Le désir de revenir dans le passé apparaît
et parce qu'il est impossible de le réaliser et parce que
l'impossible exaspère le désir, cela amène alors le passionné à
se fermer à l'objet réel présent, à refuser la clarté de la
raison et de l'observation qui lui permettrait de distinguer le
symbole présent de ce à quoi il renvoie dans l'expérience passée.
Les passions restent donc aveugles à la clarté que fait
jaillir la raison en concevant la forme intellectuelle de la chose
singulière présente, l'idée claire et distincte.
Préjugés
et passions, parce qu'ils ne sont pas ajustés à ce qui est
donné, ne sont-ils pas source d'injustice dans la mesure où
l'aveuglement rend impossible la justice et laisse la place libre à
toute forme d'arbitraire.
Il
faudrait bien pourtant ajuster un discours à la réalité, juger un
élève d'après son travail et non d'après son apparence, rendre
à chacun ce qu'il mérite....
Préjugés
et passions font rempart à la raison, au calcul, à l'égalité, à
l'évidence rationnelle... Celui qui est aveuglé ressemble à
l'homme égaré qui ne sait où il va. Sans connaissance intuitive,
il ne saurait accéder à la béatitude et la liberté.
Conclusion.
vous pouvez toujours introduire une piste autre que celles que votre
professeur vous a données (la justice, la raison, la liberté);
pourquoi pas tout simplement: la clarté de l'idée claire et
distincte?
=
Vous
pouvez utiliser, par exemple :
Le cours sur Spinoza http://www.philagora.net/spinoza/
Platon,
le soleil, la ligne caverne
=
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