Dans
sa forme classique, ce sujet invite à une comparaison de deux actions
et donc à une analyse de concept (la communication et l'échange) qui
vous permettrait après avoir pensé, pesé le pour et contre, de
décider dans la troisième partie: communiquer implique nécessairement
l'action d'échanger ou communiquer ce n'est pas nécessairement
échanger.
Communiquer |
C'est à la fois être en relation et partager,
mettre en commun. |
Nécessairement |
Qui ne peut pas ne pas être,: dans tous les cas,
échanger serait le moyen de communiquer., ou serait
communiquer!
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Échanger |
C'est une action dans laquelle on offre quelque
chose (au sens le plus large du terme) contre une autre chose de
valeur équivalente. C'est aussi une manière de communiquer dans
la réciprocité, dans le dialogue par exemple. On échange des
biens, des services, des idées, des poignées de main, des
injures et des coups.
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POUR
LA PROBLEMATISATION - difficultés: Le
sentiment peut-il être échangé? Haïr est-ce échanger. Communiquer
est-il de l'ordre du coeur ou de la raison?
Le don et l'échange peuvent-ils être confondus? Communiquer n'est-ce pas
avant tout donner? Quelle est la finalité du don? Quelle la finalité de
l'échange? Quelle est leur essence respective? La pensée est-elle un
échange, avec autrui, avec soi même dans un dialogue intérieur où
c'est le même qui interroge et qui répond.
Peut-on réduire le don et l'échange:
Le sentiment est-il de l'ordre de l'échange?
"Le don n'est-il qu'un échange déguisé ou incomplet."
Dagognet, L'échange, premières réflexions, Bréal, page 75.
POUR
LE PLAN:
Pour vous mettre en condition de répondre à la question, il est possible
dans une première partie de faire une tentative: chercher à établir que
l'échange se retrouve au coeur de toute communication, ne serait-ce que
parce que toute communication serait linguistique et que la communication
linguistique est un échange. A la fin de cette première partie, vous
vous interrogez. Il y a quand même la communication par le corps, par le
regard, par la sympathie qui semble être avant et au delà de l'échange:
ce n'est pas avec des pièces de monnaie ou des mots usés que l'on
communique ("Bonne année" répétée à longueur d'une
journée.)
Dans
la première partie:
on s'est peut-être précipité en mettant l'argumentation au
service d'une opinion rassurante pour les intérêts de chacun.
Dans
la deuxième partie:
vous avez à vous interroger sur la possibilité d'un acte de communiquer
qui n'utilise pas l'échange comme moyen.
Dans
la troisième partie:
vous prendrez votre décision.
Vous pouvez vous appuyer sur des analyses précises:
= De la mise en relation: comment s'effectue -t-elle: ne faut-il
pas distinguer la simple communication qui relève de l'échange et la
transmission qui relève du don: d'une part la sollicitude, comme si la
vérité n'avait pas de prix.
= Analyser la maïeutique: si Socrate ne se fait pas payer, c'est
que, il n'est pas l'auteur du savoir, c'est le disciple qui retrouve le
savoir: c'est toi qui le diras = si tu l'as dit , tu es l'auteur de ton
propre savoir, tu ne me dois rien. (à opposer aux sophistes, pour qui
communiquer c'est échanger).
= Analyser le dialogue: qu'est-ce qui peut être échangé dans la
recherche de la vérité?
= Dans l'échange, la règle est que nul ne doit être lésé, il a droit
à recevoir au moins autant que ce qu'il abandonne: n'est-ce pas une
manière de reconnaître l'égalité des personnes? Si échanger c'est se
reconnaître comme des personnes, et si la reconnaissance comme personne
est une condition nécessaire de la communication, qu'en résulte-t-il
pour votre sujet?
= Analyser la fraternité: peut-elle naître de l'échange?
Pourquoi? Distinguer le respect et l'amour. Communiquer n'est-ce pas
aimer?
= La vraie justice se réduit-elle à la simple légalité de
l'échange?: communiquer n'exige-t-il pas de dépasser les exigences de la
loi? Analyser la qualité des rapports Nord Sud.
=
La pitié.....
= L'humanité : sens de cette expression? Être humain, faire
preuve d'humanité, n'est-ce pas communiquer dans l'équité qui,au fond,
est charité? conséquences pour votre sujet.
= La réconciliation avec chacun n'exige-t-elle pas que l'on aille
au delà de l'échange?
etc ...
QUELQUES
PISTES POUR L' INTRODUCTION
Etonnez-vous,
communiquer n'est-ce pas, au moins, échanger des signes? L'échange
implique l'égalité de ceux qui échangent et la liberté, la sortie de
l'aliénation: si j'ai échangé, je suis libre: ce n'est plus moi qui
suis aliéné par un don humiliant, mais c'est l'objet que je viens
d'acquérir qui est aliéné, dont je suis le maître: puisque j'ai payé
le juste prix, je ne dois plus rien: faut-il glorifier l'échange sans
lequel l'acte de communiquer ne serait qu'une aliénation?
Votre introduction se continue par une problématique , c'est à dire par
un chemin qui mène votre correcteur d'un ou deux termes du sujet à la
mise en évidence du problème, la question fondamentale , la
difficulté qui empêche de répondre immédiatement oui ou non.
La solution du problème dégagée sera la voie royale pour la
troisième partie du devoir. Le problème une fois dégagé, vous en
déduisez le plan en trois parties. L'introduction ne répondant jamais à
la question (ce n'est pas sa fonction), vous pouvez procéder par
questions. Tout l'art est de laisser deviner le chemin sans le dire,
laisser entrevoir la solution par une perspective.
Enfin vous pouvez souligner l'enjeu, l'importance de la question dans une
dernière phrase.
Pistes
de lectures:
Bibliographie
Vous
pouvez utiliser largement la bibliographie, en particulier; Rousseau,
Mauss, Dagognet, Michel Henry.
Ajouter: Apel, L'Ethique à l'âge de la science, 1987.
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