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Le terme frontière désigne les territoires de l'Ouest qui
comptent entre deux et cinq habitants par mille carré (2,59
KM²):
c'est
ce qui peut être peuplé, ce n'est pas une ligne idéale mais
une zone sans forme régulière où abondent des enclaves, des
avancées, des retraits.
-Cette
zone est comme un horizon de liberté, une limite qui semble
longtemps extensible à l'infini et qui n'est donc pas un
obstacle.
Ce n'est qu'en 1890 que cette réalité disparaît:
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il
n'y a plus de frontière car tous les territoires sont
occupés! L'expansion sans la guerre (mais avec un
génocide) devient alors un rêve:
la frontière devient un mythe qui reflue dans l'imaginaire
de la nation avec pour conséquences:
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L'impérialisme
comme maîtrise du monde, toujours à l'horizon.
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La
conquête spatiale.
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ou
encore la tâche infinie d'abolir les frontières que sont
les inégalités sociales ou le sous-développement.
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C'est un exemple extraordinaire de la naissance d'un désir par
la déception d'une liberté contrariée:
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jusqu'en
1890 l'expansion est possible, la liberté peut s'exercer
sur le plan de l'imaginaire comme du réel.
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La
disparition de la frontière provoque un choc psychologique
et la liberté cherche une expansion dans l'ambition ou dans
la conquête de l'espace.
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La
frontière réelle en disparaissant avive le désir et se
déploie dans l'imaginaire de l'impérialisme.
Comme l'écrit Baudelaire: "Homme libre toujours tu
chériras la mer", encore faut-il que l'horizon
recule sans cesse devant l'expansion de la liberté, ce qui
en 1890 n'est plus le cas.
Joseph
Llapasset |