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Du très ancien français:
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un
adjectif frontier, ière: qui fait face
à, voisin (en catalan: frontaler= limitrophe, qui
nourrit les soldats affectés à la garde des frontières).
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De quoi s'agit-il?
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De mesure
et de grands espaces:
- d'une ligne idéale, artificielle qui peut toujours être
remise en question: un problème toujours discutable;
- d'une réalité vivante, d'une zone naturelle toujours
discutée, source de conflit mais aussi symbole d'expansion,
d'une liberté toujours possible dont la mouvance encourage
les aventures guerrières.
=>
Primitivement c'est les limites de l'extension d'une cité à
tout ce qui lui importe, en
particulier à sa campagne cultivée.
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Avec
la disparition de la cité par l'unification de la Grèce
(Philippe de Macédoine), et son remplacement par des
villes, la frontière recule aux dimensions du domaine
royal, puis du royaume.
=>
La frontière n'est d'abord qu'une zone (montagnes,
landes, marais...) tantôt protectrice, tantôt tremplin pour
une expansion toujours possible.
Comprendre
que la frontière est plutôt un passage qu'un obstacle (Le
Traité des Pyrénées de 1659 suit la ligne des crêtes et le
partage des eaux, mais n'abolit pas le droit de passage et de
jouissance pour les paysans qui continuent à mener paître
leurs bêtes de l'autre côté de la frontière).
=>
Peu à peu la notion de ligne s'impose par
la simplification qu'elle autorise: les nombreuses enclaves
disparaissent par un système d'échange le plus souvent: en
1789, il ne reste que trois enclaves étrangères dans le
royaume: Avignon et le Comtat, Montbéliard, la République de
Mulhouse;
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Une
curiosité à voir absolument, l'actuelle enclave espagnole
de Llivia dans la Cerdagne française (itinéraire:
Perpignan => Prades => Olette => Fontpédrouse
=> Mont-Louis => Saillagouse, à la sortie prendre à
droite vers Estavar => LLIVIA.
Une
citation suggestive de Chateaubriand: "Ces populations
limitrophes qui cultivent les champs de bataille"
Joseph
Llapasset |