° Philo-prepasSpinoza , L' Éthique 

PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS

SPINOZA

" L'Éthique

A la recherche du bonheur, de la liberté et de la béatitude 

L' Éthique: point final
(V ème partie, Proposition XLII, Démonstration et Scolie)

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En lisant l'Éthique, gardons bien en mémoire ces deux points de vue sur la nécessité: d'une part, la nécessité c'est la nature d'un être qui agit en fonction de sa nature (= liberté). D'autre part, c'est le milieu dans lequel cet être est inséré: ce milieu n'est rien d'autre que les actions des autres êtres qui sont pour lui origine de passions (= contrainte).

L'intérêt de lire maintenant les dernières lignes de l'Éthique, c'est de comprendre le sens de l'oeuvre, sa signification et son orientation
Fièrement Spinoza écrit: "J'en ai ainsi terminé, avec tout ce que je voulais montrer concernant la puissance de l'esprit (nature de l'homme) sur les sentiments et concernant la liberté de l'esprit." (agir en fonction de soi-même.) C'est donc bien une "fin" qui s'annonce ici dans le double sens du terme: c'est un bilan et tout est dit sur la béatitude et la liberté et sur leur rapport.

=> L'ignorant, dont l'existence n'est que passion, épreuve, car il ne cesse de subir la nécessité dans laquelle il est inséré , voit ses actions déterminées par d'autres forces que la sienne. Ne cessant de sentir des forces extérieures qui s'exercent sur lui, son existence est déterminée comme passion au point que cesser de pâtir revient pour lui à cesser d'être.
Au contraire, pour le sage, si la connaissance du troisième du genre est la voie royale de la béatitude et de la liberté c'est que grâce à elle, grâce à .la connaissance  intuitive, l'homme agit selon l'esprit, selon la nécessité de sa nature,  en accédant à la conscience de soi, du monde et à l'amour de Dieu.

Par là il devient actif, au contraire de l'ignorant toujours passif et souffrant, toujours poussé de côté et d'autre: en effet rien dans son activité ne s'explique que par lui même, par sa nature véritable qui est esprit: son activité devient exercice de la vertu et cet exercice est pour lui source de liberté, d'expansion et de joie. La liberté du sage est proportionnelle à l'exercice de sa puissance sur les sentiments. Loin d'être issue d'une volonté qui réprimerait les sentiments, d'une volonté qui n'existe que comme fumée d'une abstraction, cette joie est  issue de la joie d'aimer Dieu, c'est une origine, une source. Il faut comprendre que le pouvoir jaillit de la joie donnée par la satisfaction de comprendre et d'aimer le moi, le monde et Dieu.

  L'ignorant cesse d'être dès qu'il cesse de souffrir, le sage ne cesse pas d'être parce qu'il ne peut être réduit à des passions : en agissant il exerce sa liberté.
Spinoza nous a conduits avec rigueur sur la voie qui mène à la béatitude et à la liberté: voie difficile (les choses belles sont difficiles disait déjà Platon); mais comment pourrait-il en être autrement s'il s'agit de trouver la perle rare qu'est la vraie satisfaction de l'âme?
Ainsi l'Éthique se termine en nous engageant à rechercher et à trouver la vraie satisfaction de l'âme dans l'accomplissement de soi, le bonheur comme liberté.

  

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