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Auteurs

Arthur Rimbaud (1854-1891)

Les Illuminations. 

IV-  Interpréter l'insaisissable!  

Quelle témérité! 


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Nous laisserons de côté, parce que ces indications sont fort bien données dans toutes les éditions, les références à la vie et aux oeuvres de Rimbaud. 

Il est très conseillé d'y jeter un coup d'œil, encore que ce soit assez décourageant, en raison de la multiplicité des hypothèses.  

Nous allons essayer de rendre clairs et attrayants des textes qui, je vous en préviens, ne le sont pas toujours, nous fiant seulement à notre observation et à ce que nous espérons avoir de bon sens.  

Après le Déluge. (p. 89.)

Un tableau d'une délicieuse fraîcheur semble promettre un renouveau, où la nature retrouverait ses droits.
"Un lièvre s'arrêta dans les sainfoins et les clochettes mouvantes et dit sa prière à l'arc-en-ciel à travers la toile de l'araignée"

Mais déjà, sur toute la terre à peine ressurgie des eaux, pêcheurs, commerçants, cafetiers, bouchers, femmes du monde, prêtres, explorateurs, voyageurs, paysans ont repris leur oeuvre monotone, dominatrice ou meurtrière.

Voici que reviennent l'ennui et la tristesse. La nature se fane. Seuls, les enfants s'émerveillent encore, ou jouent avec le vent, le poète écoute dans la campagne la voix mystérieuse des nymphes. Mais il reste impuissant, avec son ignorance. Ce poème, très juvénile dans son désir d'anéantir radicalement l'ancien monde par un déluge, se résout dans un désenchantement: tout recommencera comme avant.

Enfance I (p. 91)

Une présence féminine hante un monde printanier à peine émergé des eaux. Mais cet être inaccessible et multiforme, tour à tour poupée, fillette, femme, semble inexorablement voué à l'ennui, qu'il soit mère, soeur, amante, princesse ou esclave. Le déluge et la fraîche campagne rappellent la pièce précédente. Et ici aussi, malgré des jeux de lumière très agréables et des mot qui accrochent l'imagination, l'impression est pesante et désenchantée.

Enfance II (p.92).

Un puzzle de notations, où le flou s'appuie sur des détails très précis, amorce une longue histoire de drames autour d'une propriété à l'abandon. La mort a frappé toutes les générations. Le château et le parc sont vides, la campagne déserte, le village muet . Le deuil, l'éloignement, l'absence, suggèrent l'écroulement d'un monde ancien établi sur la domination des puissants. Peut-être le terrain sera-il reconquis par la végétation et par des animaux de légende?

"L'essaim des feuilles d'or entoure la maison du général", "des bêtes d'une élégance fabuleuse circulaient".

Nous retrouvons, cette fois, par le biais d'une mort lente, la destruction, de la société détestée, et le retour de la nature.

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