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La psychanalyse

Un psychanalyste, Jacques Lacan, par Philippe Julien 

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 UN STYLE DE TRAVAIL

Mais l’enseignement que Lacan donnait ainsi chaque semaine ne pouvait suffire à assurer la transmission de la psychanalyse. En effet, clinicien qu’il était avant tout, il savait d’expérience combien pèse le poids des institutions sur un individu, et comment une bureaucratie peut étouffer un message en lui enlevant tout tranchant et décourager le goût de la recherche en neutralisant des travailleurs décidés.

C’est ainsi qu’il dut quitter en 1953 la Société psychanaly­tique de Paris, dont il était le président, en raison de tracas­series administratives et de réglementations arbitraires qui mettaient en cause la pleine responsabilité de l’analyste dans son enseignement et dans sa pratique. Lacan se joignit à quelques collègues dans une nouvelle institution la Société française de psychanalyse, où le suivirent ses élèves. Mais cette fois ce fut l’I.P.A. (Association psychanalytique inter­nationale) qui posa comme condition à l’affiliation interna­tionale de cette nouvelle société la proscription de Lacan, en son enseignement et sa pratique, ce qu’en d’autres lieux on appelle une excommunication majeure. En 1964, acculé à frayer seul son chemin, Lacan fonde alors pour ses élèves l’École freudienne de Paris, afin de tenter de résoudre enfin le problème qui est au cœur du mouvement analytique depuis son origine celui de la formation de l’analyste.

Pas un nouvel analyste, en effet, sans le processus qu’on appelle une analyse didactique, d’où naît chez l’analysant en fin de parcours le-désir-de-l’analyste désir spécifique qui relève d’une éthique et ne peut être de l’ordre de la promo­tion sociale du psychologue, ni de la satisfaction du psychia­tre de mieux comprendre ses patients. Qu’en est-il donc de cette transmission d’an psychanalyste qui l’est à un autre qui le devient ?

Les institutions analytiques qui prétendent garantir cette transmission n’ont pas pu encore définir la n didactique

quant aux remaniements qu’on en attend pour le sujet. C’est affaire de bon sens et donc d’opinion. Mais mille opinions ne font pas un savoir. Tel est le paradoxe les analyses dites thérapeutiques ont une efficience certaine en ce qui relève proprement de l’inconscient ; mais pour les « didactiques n. pourtant nécessaires depuis Freud, il y a piétinement quant au résultat.

Lacan a voulu lever le voile sur cette misère cachée en mettant au fondement de son école une proposition de recherche sur ce moment particulier qu’est la fin d’une «didactique». Cette proposition du 9 octobre 1967 dépasse en son dessein le cadre où elle s’inscrit, et touche toute institution, scolaire, universitaire, professionnelle, religieuse ou autre, dans la mesure où celle-ci a souci de savoir ce qu’elle transmet.

Sa procédure est simple «Çà consiste à ce que, au point où quelqu’un se considère assez préparé pour oser être analyste, il puisse dire à quelqu’un de sa propre génération, un pair — pas son maître ou un pseudo-maître —, ce qui lui a donné le nerf de recevoir des gens au nom de l’analyse».

Ce pair, au nombre de deux, en témoigne ensuite à un groupe de travail (le jury d’agrément) chargé d’en recueillir l’expérience et d’en communiquer à tous les résultats.   

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