° Rubrique  Revue Pole-international

Une vilaine histoire, 

plutôt qu'un conte pour les petits.

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(Je rapporte ici des faits réels et récents, pour aider les parents à protéger et à prévenir leurs enfants.)

Pierre, qui vient d'avoir onze ans, rentre de classe. En bas de son immeuble, il s'annonce par l'interphone à sa maman, qui lui ouvre depuis l'étage.

Derrière lui s'est glissé un inconnu, il prend l'ascenseur avec lui. Au second, l'appareil s'arrête, mais, au lieu de descendre, l'homme dit à voix basse: "Ôte ta culotte!"

Stupéfait, Pierre ne bouge pas. Alors l'homme insiste: "Déculotte-toi!"

Les idées tournent vite dans la tête de Pierre. Ses parents lui ont souvent répété: "Il y a de vilaines gens. N'écoute jamais quelqu'un que tu ne connais pas. Ton corps est sacré, personne n'a le droit d'y toucher". Oui, mais s'il a un couteau? Mieux vaut peut-être obéir.

L'inconnu s'impatiente, Pierre fait glisser son jean et son slip. Il sent derrière lui une force terrible qui se presse contre lui. Il a peur, il "serre les fesses", aussi fort qu'il peut: c'est sa seule défense, le pauvre!

Là-haut, maman, qui s'apprêtait à accueillir son garçon, s'étonne. Elle sort sur le palier, voit que l'ascenseur est arrêté plus bas, et qu'on discute: quelle bêtise se prépare? 

Fâchée, un peu inquiète, elle crie à pleine voix: "Allons! Monte! Qu'est-ce que tu fabriques?"

A l'appel de sa maman, Pierre a un sursaut d'énergie, il repousse l'agresseur, qui, du reste, a peur à son tour, et il réussit à sortir dans l'escalier. Il récupère ses affaires et court vers sa mère, venue à sa rencontre. L'homme, lui, a disparu sans qu'on ait pu l'arrêter. "Ne t'inquiète pas, je l'ai bien vu, je pourrai le décrire à la police, et je saurai le reconnaître".

Ce n'est pas la peine de se lamenter, puisque, grâce à la vigilance de maman et au sang froid de Pierre, une catastrophe a été évitée, mais il ne faut pas qu'elle arrive à d'autres! Pendant que sa maman le frictionne de partout dans un bon bain chaud, Pierre essaie de se rappeler tous les détails qu'il donnera au commissariat. 

Les frère et soeur sentent qu'il est arrivé quelque chose de grave à leur aîné: 
"Un homme un peu fou a voulu faire mal à Pierre", leur dit-on. 

Voilà papa et maman amenés à donner quelques explications aux trois enfants, c'est indispensable.

Bientôt arrive Mamie, les bras chargés de bonnes choses à manger: pour se remettre des émotions, il n'y a rien de tel. On dîne en discutant sur les moyens de se défendre contre un méchant. "Moi, je lui enverrais un coup de pied dans les c...", déclare Philippe. "Moi, j'entrerais chez la fleuriste, pour qu'elle monte avec moi", dit Marie. 

Pierre, lui, repasse l'affaire dans sa tête. De temps en temps, il donne un renseignement supplémentaire, pour bien tout dire, ça le soulage et ça pourra aider à l'enquête. Personne ne lui pose de questions; quand il le souhaite, il parle.

Au commissariat, pendant une heure et demie, les policiers écoutent ce petit garçon qui veut sauver du danger des amis inconnus. Ils savent que c'est un problème grave et ils ne le traitent pas à la légère. Leur délicatesse à l'égard de Pierre et leur dévouement font l'admiration de ses parents.

Cette mauvaise aventure aurait pu tourner très mal, et son souvenir n'est pas près de disparaître. Ce qui semblait n'arriver qu'aux autres est tombé brusquement sur cette famille. Tous ont été bouleversés. Le drame des enfants violentés, le combat pour les protéger, maintenant, ils savent ce que ça veut dire.
Jacqueline Masson

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