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L’ECART ENTRE L’ORAL ET L’ECRIT EN FRANCAIS: LA REFORME ORTHOGRAPHIQUE DE 1990   Nilgül SÖKMEN*  

LE SYMPOSIUM DE LA FRANCOPHONIE EN ANATOLIE CENTRALE 
Le IIe Symposium national sur "la Francophonie en Turquie" qui se réalise les 17-18 mai 2001 à Sivas, dans le centre de l'Anatolie, au sein de l'Université de Cumhuriyet réunit de nombreux spécialistes turcs de la langue et la littérature françaises. Ils vont trouver l'occasion d'échanger leur recherche et faire un bilan de la situation du français langue étrangère en Turquie.

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0. Observations générales

«Pourquoi le français ne s’écrit-il pas tel qu’il se prononce C’est une question souvent adressée à l’enseignant dans une classe débutante du français langue étrangère ou langue seconde. L’enseignant qui trouve utile, voire nécessaire de donner un bref aperçu de l’évolution de la langue française se heurte souvent à un sentiment de découragement et une inquiétude de l’échec chez les nouveaux apprenants qui, paradoxalement, déjà en possession de quelques mots d’amour et des paroles de quelques chansons interprétées par Edith Piaf, Mireille Mathieu, Jacques Brèle ou bien Céline Dion, célèbre chanteuse québécoise de la chanson du film intitulé Titanic, avaient choisi en émerveillement le français comme la deuxième langue, cette langue «distinguée», «harmonieuse», «excellente».

Même dans les classes avancées, il n’est pas rare de voir un étudiant souffler à l’oreille de son voisin pour lui demander comment s’écrit un tel mot, avec « ai » ou « ei », ou bien avec « s » ou « c », ou bien encore s’il y a un « s » ou « t » à la fin d’un tel mot. De pareilles questions sur l’orthographe des mots difficiles ou même ceux des plus ordinaires ne cessent jamais de se poser et les difficultés liées à l’écart entre la prononciation et l’orthographe se font sentir pendant toute une période de l’apprentissage du français, aussi bien aux apprenants qu’aux enseignants, qui sont souvent obligés d’épeler les préfixes, les suffixes, les désinences ou d’autres parties des mots. A cette fin, il n’est pas sans raison d’enseigner l’alphabet français aux débutants à partir des premières leçons.

Signalons au passage que ces difficultés ne préoccupent pas seulement les apprenants étrangers mais aussi les enfants francophones de naissance qui doivent passer une grande partie de leur temps à apprendre à lire et écrire correctement. Car, l’écart entre la prononciation des signes et leur représentation graphique est si grande que le français écrit et le français parlé se présentent,             «comme deux langues partiellement indépendantes» (Lyon, 1970: p.34).

1. L’écriture

En tant que l’un des moyens de communication entre les hommes ou bien entre l’homme et la machine (l’ordinateur par exemple) les langues vivantes naturelles se manifestent, en général, sous  deux systèmes de signaux tout à fait distincts l’un de l’autre: le système de signifiants phoniques et le système de signifiants graphiques, l’un et l’autre étant codifiés en eux-mêmes.

C’est selon la relation entre ces deux systèmes qu’il s’agit d’une écriture ou non. On n’accorde pas, par exemple, un statut d’écriture aux pictogrammes qui sont les premières manifestations graphiques remontant à 30 mille ans, car bien que ces desseins aient de plus en plus un rôle dans     la communication, ils ne se réfèrent pas au langage humain. Ils racontent une histoire mais c’est «une histoire sans parole» tandis que l’écriture à proprement parler exige «une représentation de la langue parlée au moyen des signes graphiques» (Dubois, 1973).

Le vrai système d’écriture commence par l’écriture cunéiforme des Sumers en 3500 av. J.C. et il est suivi par les hiéroglyphes égyptiens et les idéogrammes chinois qui se réfèrent, les uns et les autres, à des unités minimales de sens. L’écriture phonographique apparaît à partir de 1500 av. J.C., avec l’invention du syllabaire consonantique des phéniciens. C’est l’alphabet grec qui note plus tard tous les sons de la langue, d’où viennent le latin et le cyrillique. Dans l’écriture phonographique, le signe graphique dénote ou bien «une unité linguistique non-signifiante», un son (alphabet) ou bien «un groupe de sons» (syllabaire) (Todorov,1972). L’écriture phonétique se fondant sur un alphabet exige un lien entre l’écrit et l’oral qui se limite strictement à associer un symbole à un son. Mais ce symbole est complètement abstrait. Pourtant, c’est cette abstraction qui permet à l’homme de transmettre «une infinité de messages grâce à un minimum de signes» (op.cit.). Toutes ces représentations graphiques (écriture pictographique, idéographique et phonétique) sont aujourd’hui à la disposition de la communication humaine.

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