° Rubrique philo-fac

- PHILO RECHERCHE - FAC

La connaissance incarnée par Magali Uhl 

Page 1: Présentation
Page 2: Position du problème
Page 3: Sens vécu et sujet réflexif
Page 4: Causalité et structure
Page 5: Récapitulation et conclusion
Page 6: - Notes -

Magali UHL

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- Présentation

"Les spécialistes n’en ont jamais fini. Non qu’ils n’en aient pas fini, simplement, en ce moment : il leur est tout à fait impossible d’imaginer que leur activité prenne fin. Peut-être même de le souhaiter. Peut-on se figurer, par exemple, que l’homme aura encore une âme, quand la biologie et la psychologie lui auront appris à la comprendre, à la traiter dans son entier?"
Robert von Musil, L’Homme sans qualités. Tome I, Paris, LGF, 1969, p. 327.

  Cherchant à démontrer l’emprise des sensations sur la connaissance, Condillac avait imaginé une statue " organisée intérieurement comme nous " (1), mais dont l’esprit, vide de toute forme d’idées, allait être animé par la découverte successive des différents sens. Le lecteur du Traité des sensations devait donc s’identifier à cette statue et découvrir avec elle le rôle des sensations et de la sensibilité corporelle dans la formation des idées. Cette métaphore de la statue qui s’éveille à la vie permet de donner ici une première formulation à notre questionnement : que sont les sujets de la connaissance ? Sont-ils de " purs esprits ", des " corps pensants ", des " esprits incarnés " ? Question qui n’est pas anodine si l’on se souvient avec Spinoza que " l’Esprit humain est apte à percevoir un très grand nombre de choses, et d’autant plus apte que son Corps peut être disposé d’un plus grand nombre de manières " (2).

Il sera proposé, dans cet article, d’envisager les rapports théoriques qu’entretiennent la société, le corps sensible et l’esprit connaissant. Afin d’éviter un interminable et fastidieux rappel des relations de l’âme et du corps dans l’histoire de la philosophie, j’ai choisi d’interroger les seules disciplines sociologique et psychologique au regard de cette question, mais dans leurs filiations secrètes ou avouées aux philosophies classiques. Ce choix méthodologique est légitimé par un double constat : d’une part, la sociologie et la psychologie, en tant que disciplines récentes, se sont disputé leurs objets de recherche respectifs ou les ont découpés arbitrairement, tout au long de leur courte histoire ; d’autre part, et corrélativement, sociologues et psychologues ont trop souvent éludé la question, pourtant centrale, du sujet concret de recherche (l’être humain " en chair et en os ") et du sujet épistémique (le chercheur) en tant qu’être incarné (3).

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