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- Le parcours
Transcendant
(Ce qui va vers, en montant ou ce qui est hors d'un
domaine considéré).
Lorsque l'on considère un domaine, par exemple celui de la matière,
on désigne par transcendant ce qui est hors de
ce domaine, au-delà ou au dessus, parce que d'une nature autre,
radicalement différente.
Pascal dira, par exemple, que l'esprit est transcendant par
rapport à la matière et la charité est transcendante par
rapport à l'esprit, d'un autre ordre.
Transcendant
désigne toujours ce qui est d'un autre ordre et
souvent ce qui est supérieur: extériorité, altérité,
distance, sont trois caractéristiques du transcendant.
- Par
exemple, dire que Dieu est transcendant au monde c'est le
distinguer du moi et du monde comme à la fois au-dessus et
d'une nature radicalement supérieure. C'est dire que l'infini
mathématique ne saurait mener à l'infini divin, que l'infini
divin dépasse toute expérience possible, qu'il ne peut
donc être qu'objet de pensée et de croyance pour quiconque est
en quête du Sens.
- Dire
que le monde est transcendant à l'homme c'est dire qu'il dépasse
l'homme: cependant, comme être-là, l'homme habite le monde: il
faut comprendre le monde comme un transcendant auquel est lié
l'être de l'homme: une transcendance au sein de l'immanence.
- On
mesure le glissement entre 1 et 2: En
1, le Transcendant c'est Dieu, en
2, le transcendant c'est l'homme,
qui va vers en montant, qui s'accomplit comme transcendant, en
accomplissant un mouvement de dépassement dans lequel il
s'installe (comme intentionnalité) .
Affirmer
que Dieu est à la fois distinct de l'homme et transcendant, ce
n'est pas pour cela le mettre comme une chose au bout d'un acte
de transcendance intentionnel qui viserait cette chose dans un
trou de lumière: Dieu ne saurait être mis dans un plan spatial
qu'un mouvement de dépassement et d'ascension pourrait
parcourir. Le Transcendant reste radicalement
transcendant au monde. La transcendance de Dieu ne saurait être
réduite à la transcendance du monde comme horizon des
consciences: du monde, j'en suis, de Dieu comme absolu, je ne
pourrai jamais rien dire à partir du relatif.
Seule
l'immanence de la passion pourrait me faire éprouver l'absolu
dans la nuit et le désespoir de ce qui ne peut échapper à
soi: dans l'absence de toute lumière.
Immanent.
Lorsque l'on considère un domaine de l'être ou un
objet de pensée, on qualifie d'immanent ce qui est dans ce
domaine, ce qui reste à l'intérieur, présent à tout le
domaine de l'être ou à tout l'objet de pensée, ou encore ce
qui reste à l'intérieur du domaine de l'expérience(Kant).
On dira,
par exemple, que l'indigestion est une sanction immanente à
l'acte de gourmandise excessive, ou encore que Dieu est immanent
au monde et rien d'autre que cela (selon le panthéisme).
Certains affirment que la mathématique est immanente aux
choses, en écho au pythagorisme ou encore que la nature
est écrite en langage mathématique.
Immanent
s'oppose à transcendant:
- comme ce qui est intérieur s'oppose à ce qui est extérieur,
- comme ce qui relève du même ordre à ce qui relève d'un
autre ordre,
- comme ce qui est présent, accessible à l'expérience à ce
qui est absent, qui ne peut être que pensé.
On
ne conclura donc pas de ce qui vaut pour nous,
dans notre expérience, à ce qui vaut hors de nous
sous peine de tomber dans l'illusion transcendantale:
les principes de la connaissance ne peuvent qu'avoir un rôle
immanent: sortir des limites de l'expérience permet de penser,
de croire, mais en aucun cas de connaître.
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