Raisonnable:
conforme à la raison pratique, au devoir, à
la morale (point de vue de l'universel) => libre par
rapport aux appétits => qui perçoit les limites du
rationnel et s'ouvre au qualitatif => pour qui la fin
ne justifie pas les moyens => soucieux de respecter
les personnes, qui sait distinguer morale et éthique
=> Qui ajuste son comportement à l'universel et
aussi aux circonstances particulières, dans la mesure
du possible.
Est
raisonnable ce qui obéit aux exigences de la raison
pratique. Cela pose le problème moral: la raison nous
pousse à nous élever vers l'idée de liberté c'est à
dire vers "l'indépendance de la volonté par
rapport à la contrainte des penchants de la
sensibilité" (Kant). Le rationnel n'est donc pas
toujours raisonnable: l'ajustement des moyens à une fin
ne valorise pas la fin.
C'est
le devoir qui valorise la fin (revoir: l'impératif
catégorique -Kant). L'expérience, ce qui se déroule,
ne vaut donc jamais quand il s'agit de décider le
raisonnable: exposer la morale par des exemples revient
souvent à la noyer dans l'utilité.
Raisonnable
désigne donc ce qui est, à la fois, bien ajusté à la
réalité extérieure et bien ajusté à la réalité
humaine. (Respect des personnes, de leurs droits, de
leur liberté).
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Par exemple, une pratique médicale sera raisonnable si
elle tient compte de ces deux perspectives étroitement
unies chez l'homme: corps et esprit. La bonne question:
qu'attendez-vous de moi?, parce qu'elle prend en compte
la liberté du patient.
"Le
raisonnable est soumis à une sorte d'instinct de
réalité" (J. Guitton), une réalité dont la
mesure rationnelle est quantitative ne doit jamais
offusquer les concepts qualitatifs. Être raisonnable
c'est, sans cesse, être en garde contre les excès de
la rationalisation: ne jamais la laisser livrée à elle
même.
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"L'homme raisonnable est peut-être avant tout et
fondamentalement celui qui perçoit les limites de la
raison." Gabriel Marcel, Le déclin de la
sagesse, page 89.
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