Origine:
- Du latin oriri: l'action de se lever, la
naissance de, à partir de.
Le terme désigne donc le commencement, l'avènement d'une
chose.
Mais comme le commencement absolu ne relève pas de l'expérience,
origine prend aussi le sens causal de: ce qui a produit la
chose, ce d'où elle est sortie: d'un processus causal antécédent.
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Remonter à l'origine, au sens de commencement absolu, c'est
sortir du domaine de la connaissance et s'élever ver le ciel de
la métaphysique, ce à quoi rien de sensible ne correspond,
avec comme conséquence la confusion du terme origine et du
terme fondement. Se placer du point de vue du Créateur pour
assister à la création de la vie, de la religion, des Idées,
du langage, ou même du mal. Cette quête relève de l'illusion
transcendantale qui voudrait connaître un domaine transcendant
à toute expérience possible, en concluant de ce qui vaut pour
nous, à l'intérieur de notre expérience sensible,à ce qui
vaut hors de nous, en concluant d'une connaissance humaine à
une pensée, sans légitimer le passage de l'immanent au
transcendant.
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Par exemple, on "décidera" que l'étude de l'état
social le plus simple observable est le moyen de sonder
l'origine de la religion. Cela revient à décider que l'origine
passée est toujours présente: que serait un commencement qui
commencerait sans cesse?
Fondement:
- Concerne la chose et la connaissance: ce
qui assure solidement une chose en lui donnant sa raison d'être
ou son existence: ce qui établit une connaissance en la
justifiant rationnellement.
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La tâche que se propose tout philosophe: résoudre le problème
du fondement de l'existence comme de la connaissance.( que de théories
de la connaissance!)
Fondement désigne donc ce sur quoi on fait reposer une chose ou
un édifice conceptuel.
Le fondement c'est ce qui justifie une affirmation: si cette
affirmation est déduite dans un enchaînement, fondement désigne
alors l'ensemble des propositions premières qui, comme
principes président à la déduction.
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La première des vérités, l'existence ("Je pense, je
suis") peut être considérée comme un fondement dans la
mesure où elle est certaine et indubitable. Descartes la
compare à un levier fixe et assuré à partir duquel, selon
lui, on pourra déduire un ensemble de connaissance établies,
qui détermineront l'assentiment légitimé des esprits.
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En ce sens la tâche du philosophe est une oeuvre de fondement:
son souci constant est de légitimer, de justifier, de n'avancer
qu'à ce prix: n'affirmer que ce qu'il peut fonder sur
l'intelligible, de manière à exorciser, autant que possible,
l'opinion engluée dans le visible. Jusque dans la croyance il
cherchera des raisons de croire.
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Kant distingue soigneusement le commencement et le fondement en
ce qui concerne nos connaissances:
elles commencent avec l'expérience mais leur fondement est dans
une sorte d'équipement de l'homme (pouvoir de connaître). En
ce sens l'homme est architecte du monde. La connaissance est la
détermination d'une intuition sensible par un concept.
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