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Philosophie - Les repères du programme (BAC)

Des repères pour vous éclairer ....  par J. Llapasset

Obligation / contrainte

 

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- Le parcours

 

Obligation

Vient du latin obligare = engager. L'obligation est un engagement impliquant une ou plusieurs personnes qui sont attachées ensemble par un devoir commun, l'obéissance à une loi qu'ils se sont prescrite.
L'obligation suppose donc l'autonomie comme obéissance à la loi qu'on s'est prescrite, la liberté: ce sont des sujets capables d'être auteurs de leurs pensées, de la voie à suivre et de leurs actions. En ce sens un être qui se sent obligé ne peut être qu'être libre.
Parce qu'elle trouve son fondement et son sens dans la liberté, l'obligation ne peut être niée, elle peut être refusée mais ce refus ne l'empêche jamais d'éclairer nos actes et de les qualifier selon le juste et l'injuste s'il s'agit de l'obligation légale, selon le bien et le mal s'il s'agit de l'obligation morale
On distingue: 
- L'obligation qui nous lie à nous même, par exemple dans l'engagement d'une parole donnée;
- l'obligation morale qui n'est autre que le devoir qui s'exprime de manière catégorique indépendamment de tous les appétits sensibles, qui commande absolument;
- l'obligation légale que notre "balance intérieure" éclairée par le droit naturel, peut juger selon les critères de l'intelligence, de l'équité et dans le meilleur des cas de la charité.

Contrainte

C'est d'abord l'action de lier, de serrer, de recourir  à la force.
Si, dans tous les cas, l'obligation renvoie à l'intériorité, la volonté d'un sujet libre de se contraindre lui même, d'hésiter et de choisir, la contrainte, au contraire, désigne toujours une force extérieure qui s'exerce sur un sujet de droit pour le forcer à ne pas exercer sa volonté, sa liberté. Si, comme le remarquait Rousseau, un brigand braque un pistolet sur la tempe de quelqu'un il est évident que la victime perd sa liberté de se déterminer par rapport à sa volonté.

Rapports: Obligation et contrainte sont opposées mais ne sont pas nécessairement contradictoires.

1- Quand la maïeutique échoue, quand la violence se déchaîne dans le silence ou les  inarticulés, que faire sinon exercer une contrainte? Le respect de l'obligation légale peut donc être obtenu par la contrainte et en ce sens uniquement, on peut forcer quelqu'un à être libre, à agir conformément à la loi, en veillant à ce que la loi soit appliquée avec équité.
Les autres formes d'obligations ne sauraient avoir de complicité avec quelque sorte de contrainte que ce soit: contrainte physique, manipulation, contrainte morale ne sauraient par exemple intervenir dans l'éducation.

2- Dans l'éducation la contrainte prend la forme de l'autorité qui commande et exige l'obéissance: la discipline. L'exigence doit alors s'exercer au nom de la raison et donc avec mesure. L'autorité n'a le droit de commander que ce que le sujet pourrait se commander, pour son bien propre et jamais pour le bien de  l' autorité. Autant dire que l'autorité met toutes ses forces à devenir inutile, à disparaître et à laisser la place à la liberté du sujet sur lequel elle s'exerce provisoirement et de manière mesurée, avec respect pourrait-on dire.

3- Reste que la contrainte obtient trop souvent le contraire de ce qu'elle veut réaliser: par la violence de la guerre on ne réalise pas l'ordre que l'on impose mais on suscite des manifestations de rejet si la raison, le bien commun ne commandent pas: si le respect ne remplace pas la violence. 
A l'intérieur d'une nation l'usage de la contrainte provoque les même réactions de rejet si l'application de la loi n'est pas mesurée à l'aune de l'équité et de la charité. La démesure dans l'application d'une loi, quelles que soient les raisons de la loi, décourage les meilleurs, finit par atteindre les innocents et répand dans la nation le sentiment qui ne tarde pas à animer les victimes de l'injustice. 
Entre le trop peu et la démesure le gouvernement doit donc tenir la barre, ferme sur ses principes mais souple dans les applications, sans jamais oublier que la loi étant appliquée par des hommes les procédures d'appel doivent toujours être respectées. On ne saurait appliquer la loi par l'intermédiaire d'un robot .Le comble de la justice serait bien entendu le comble de l'injustice. Jamais une loi n'éradiquera la violence si les conditions qui amènent l'explosion de la violence ont été ignorées.
Ne pas oublier la déclaration de Saint-Just dans son fameux discours de Vendémiaire: "La force des choses nous a menés là où nous n'avions pas pensé" = A répandre l'injustice au nom de la justice car nous avons confondu la contrainte des têtes qui tombent avec  l'obligation des têtes qui pensent.

Platon pensait que le pouvoir était trop dangereux pour être confié à des pragmatistes qui ont le regard collé au rendement et aux statistiques, à l'immédiat du simplement utile, comme l'automobiliste qui garderait le regard fixé sur son compteur.

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