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- Le parcours.
Identité
désigne ce qui est absolument semblable, ce
qui exclut l'altérité:
- Par rapport à soi même, chez un être qui ne
change pas.
- Par rapport à un être tout à fait semblable chez
deux êtres qui sont alors identiques et
indiscernables: interchangeables.
L'identité n'est ni la ressemblance puisque la
ressemblance admet des différences et que l'identité
n'en admet pas, ni l'égalité qui concerne non pas la
nature des êtres mais leur rapport au droit.
L'identité
qui désigne une parfaite similitude ne peut donc être
confondue avec l'égalité qui n'exclut pas les différences.
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L'égalité
n'est donc qu'un principe selon lequel une similitude
est reconnue à des êtres différents , par rapport à tel ou
tel point. On parlera d'une égalité de condition: que les
hommes soient soumis aux mêmes conditions de temps, d'être-
pour la mort,... ne signifie pas qu'ils sont identiques.
Simplement cela permet de parler de condition humaine: tous les
individus humains sont sur le même plan par rapport à un
certain nombre de limites indépassables pour eux.
Différence
désigne le ou les caractères qui distinguent
une chose d'une autre chose, un individu humain d'un
autre individu humain. Loin d'exclure la
ressemblance, la différence apparaît au sein de
choses qui ont des éléments identiques.
La
différence est un appel au droit: en
effet, les différences naturelles (force ...) et les
différences de convention (argent...) créent des inégalités
insurmontables entre les individus: dans ces
conditions laisser faire reviendrait à laisser
s'installer des maîtres et des esclaves. L'égalité
de droit est la seule solution qui permette un équilibre
sans lequel aucune liberté n'est possible.
La différence n'est jamais un droit, c'est
toujours un fait qui ne saurait prévaloir
sur le droit sous peine d'engendrer l'exclusion, le
racisme, le mépris des femmes: c'est que le droit à
la différence finit souvent par remplacer l'égalité
de droit.
La
différence de fait ne peut être niée mais la
reconnaissance d'un fait ne peut jamais menacer l'égalité
des droits.
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=> Alors
que identité et différence s'opposent et
s'excluent, l'égalité peut être conciliée
avec la différence: l'égalité admet la différence à la
seule condition que la différence ne se prenne pas pour le
droit, en confondant ce qui est avec ce qui doit être, ce est
qui à la source de tous les fanatismes.
"Quand
l'homme aura réussi à atténuer ... les factices inégalités
du rang et de la fortune, il se trouvera face à face avec le
terrible problème de l'inégalité naturelle." Jean
Rostand, Pensées d'un biologiste.
L'égalité
de droit exige
qu'ils soient traités de la même façon, indépendamment de
leurs différences d'intelligence, de richesse ou même de
pouvoir.
Toutes les critiques contre la démocratie mettent en avant
qu'elle méconnaît les inégalités et noie les qualités
individuelles dans l'égalitarisme. Ces critiques procèdent
d'une confusion entre identité et égalité et leur
argumentation ne peut convaincre que ceux qui sont à
l'avance convaincus: en fait l'égalité de droit peut très
bien être réalisée dans une société sans que pour cela
disparaissent les différences. L'égalité est au
fondement du principe des droits de l'homme.
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