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- Propédeutique pour mieux comprendre, distinguer et
rassembler.
A
- 1
et 1 sont identiques et si je n'avais pas l'espace dans lequel
mon esprit les place pour les distinguer, ils seraient
indiscernables.
B
- Le
premier jour de l'année scolaire deux jumeaux malicieux, se
sont placés côte à côte, au premier rang des tables. Pour
moi ils semblent identiques et là encore ils seraient
indiscernables si je ne leur avait assigné aussitôt une place,
au premier rang pour l'un, au troisième rang pour l'autre.
Réfléchissons
sur ces deux exemples:
dans
le premier cas, l'identité de 1 et 1 est dès le début
parfaite: elle demeurera.
Si
elle disparaissait, si par exemple 1 devenait 1,1 alors je ne
pourrait même plus compter 1+1 = 2; 2+1 = 3. L'être de 1
a été donné par l'esprit, l'identité ne peut concerner que
des constructions de l'esprit et non la réalité.
Dans
le deuxième cas, celui des jumeaux, ce sont des
"objets" réels: des différences apparaîtront dès
la première semaine et l'identité disparaîtra. D'ailleurs ils
vont très vite comprendre ou est leur intérêt et ils réclameront
l'égalité, que je leur reconnaisse le statut de personnes, que
je les traite comme des personnes libres et responsables de
leurs propres actes et non des actes du voisin.
En
leur reconnaissant cette égalité de droit, en
aucun cas je ne les déclare identiques: il ne s'agit pas de les
réduire l'un à l'autre, mais de les traiter avec justice, sans
préférence et de leur donner à chacun ce qu'il est de mon
devoir de leur donner, l'application du même règlement.
Ainsi
des êtres réels peuvent se ressembler mais la ressemblance
n'est pas l'identité: mon "semblable" diffère
toujours de moi par quelques points: l'égalité ne va
jamais sans altérité.
"Admettre
l'égalité des hommes, c'est poser en face de moi un
être qui m'est équivalent, qui s'affirme à côté
de moi, sur lequel je ne peux rien entreprendre. Dans
l'égalité il y a l'altérité." G.
Madinier, Conscience et amour, page 66
"L'amour
de la démocratie est celui de l'égalité"
Montesquieu, L'Esprit des lois, II, II
"Un
juge siège comme arbitre dans un procès au civil. Il
ne veut pas savoir si l'un des plaideurs est riche et
l'autre pauvre ...Ici le pouvoir du juge n'est que
pour établir l'égalité." Alain, Propos
d'un normand, I, page 204.
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