Le
parcours, quelques citations:
= Est
existentiel ce qui appartient à l'essence (=
substance, ce qui demeure sous des qualités changeantes) d'une
chose et donc ce qui provient de l'être d'une chose.
=
L'essence est ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est.
Est donc essentiel ce qui constitutif d'une chose au point que
si cela disparaît la chose disparaît. Est donc essentiel ce
qui appartient à la définition qui dit ce que la chose est;
constitutif de l'intelligibilité de la chose.
= Est
accidentel ce qui survient, advient à une chose non par sa nécessité
(essence), mais par hasard.
Accidentel
désigne ce dont l'être est toujours d'être un autre de telle
manière que sa modification ou sa disparition entraînera la
disparition d'un autre , en aucun cas la disparition de la chose
qu'il qualifie de manière provisoire, accidentelle.
Exemple:
qu'un triangle soit grand ou petit, blanc ou noir, figuré dans
du bois ou dans du fer, sur un tableau ou sur du sable,
c'est toujours un triangle.
Ce
qui est accidentel ne peut être ni prévu, ni déduit: de
l'essence du triangle on ne peut déduire ou prévoir qu'il sera
en bois ou en fer. etc...
= Est
existentiel ce qui concerne le fait d'être ou d'exister
abstraction faite de toute essence.
Bien
entendu, c'est une abstraction qui isole un caractère sans
savoir d'ailleurs si ce caractère appartient à l'essence ou
s'y ajoute.
Il est impossible de penser l'existence qui fuit devant la pensée
puisque l'individuel, le surgissement original ne se laisse
jamais prendre au filet du général.
Remarquons
avec la scolastique que l'existence est toujours l'existence
d'une chose qui a donc la capacité d'exister et que l'existence
ne saurait être séparée de l'essence.
Si
l'existence fuit la pensée seul le roman pourra l'évoquer et
Rousseau l'avait très bien compris lorsqu'il écrivit La
nouvelle Eloise.
"Je
ne choisis pas d'être, mais je suis. Une absurdité
responsable d'elle-même, voilà ce que je suis."
Simone de Beauvoir, Le sang des autres, page 101.
"On
emploie le mot essence pour désigner ce sans
quoi l'être ne serait l'être de rien et le
mot existence pour désigner ce sans quoi l'être
ne serait rien." Lavelle, L'intimité
spirituelle, page 174.
"Pour
la réalité humaine, il n'y a pas de différence
entre exister et se choisir." Sartre, L'Être et
le Néant, page 660.
"Quoique
tu doives juger de l'essence des êtres par les idées
qui les représentent, tu ne dois jamais juger par
elles de leur existence." Malebranche, Méditations
chrétiennes et métaphysiques, IX, 12
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