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Philosophie - Les repères du programme (BAC)

Des repères pour vous éclairer ....  par J. Llapasset


Croire / savoir / ignorer

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Propédeutique pour mieux comprendre => Le parcours => Ouverture aux problématiques.

A - Propédeutique
Considérer ce tableau et suivre le questionnement qui vous est proposé.

Croire

Savoir

Ignorer

Quel est le contraire de savoir
Quel est le contraire de croire?
A quoi s'oppose ignorer?

"Je me lève tous les matins pour assurer mes ignorances?" aimait affirmer Jean Rostand, un éminent biologiste du XX è siècle.
D'après ce propos, se présente-t-il comme un savant?
Est-il conscient de son ignorance?
Comment peut-on assurer des ignorances?
Quelle est la part de croyance dans le travail du chercheur?
(Le parcours vous aidera à répondre si vous n'y arrivez pas).

B - Le parcours.  

  • Croire c'est tenir pour vraie une proposition (= un jugement sur la réalité) dont on ne détient pas la preuve définitive. Dans toute croyance il y a donc un acte de la volonté (= elle affirme être vrai) qui affirme plus que ce que l'esprit découvre. En ce sens on a pu affirmer qu'on ne croit que parce que l'on veut (Brochard, De l'erreur, page 104). Il y a cependant "plus" dans la croyance que dans la volonté puisqu'il ne suffit pas de vouloir pour croire!

Ce  "plus" peut avoir pour origine:

1. Des impressions sensibles: je crois ce que je vois ou ce que j'entends, ou ce que je sens, affirme l'opinion qui ne distingue pas le sensible et l'intelligible: en ce sens la croyance est ici crédulité: "J'ai froid = il fait froid" pour celui qui ne réalise pas qu'il a froid parce qu'il est mouillé.

2. Des raisons de croire provisoirement comme dans la science, dont l'ambiance est le provisoire, qui s'appuie sur un affirmation provisoire (une hypothèse ou une théorie) jusqu'à preuve du contraire = rencontre d'un fait polémique qui fait la guerre à l'affirmation provisoire ou hypothèse (= ce que je place dessous pour expliquer).

3. Un témoignage, non pas un discours mais une existence qui appelle, entraîne sans jamais contraindre, qui éveille chacun à soi même: c'est la foi par laquelle je m'inspire d'une existence exemplaire par un libre choix.

=> Dans tous les cas on comprend que croire a un rapport avec le doute: "C'est que toute volonté de croire est inévitablement une raison de douter." Rabier:
- Exclusion du doute dans l'opinion aveugle.
- Mise entre parenthèse provisoire dans la science: le doute reste à l'arrière plan, on fait "comme si" on savait pour expérimenter.
- Présence toujours actuelle dans la foi qui se nourrit de doutes dépassés grâce à la lumière et à l'amour.

  • Savoir: ce serait connaître et être capable de communiquer  cette connaissance intellectuelle à d'autres esprits: être capable de pénétrer et de comprendre. C'est donc l'opposé de croire et le contraire d'ignorer.

Dans le savoir la volonté poserait simplement ce que l'intuition intellectuelle aurait découvert. Tous ces conditionnels marquent que le doute pèse sur tout ce qui se présente comme savoir définitif d'un être raisonnable sensiblement affecté qui saisit tout à travers un "équipement" qui lui est propre. Si le sujet ne retrouve dans l'objet que ce qu'il y a mis, alors comment parler d'un savoir?

  • Ignorer: ne pas connaître, ne pas savoir.

Distinguer l'ignorance qui ne sait pas qu'elle ignore, inconsciente, qui confond l'opinion et la science et donc qui, satisfaite d'elle même, ne cherche pas à savoir et l'ignorance consciente (de Jean Rostand) qui se sait ignorance, qui sait qu'elle s'appuie sur des hypothèses provisoires et qui cherche à éprouver ses hypothèses par des expérimentations, un raisonnement vigilant dirait Epicure.

Rapports
On distinguera croire que l'on sait, la source de tous les fanatisme, et savoir que l'on croit: l'assurance de celui qui croit qu'il connaît une personne parce qu'il l'a vue et la modestie du chercheur.

L'humilité est à la fois vérité sur soi et condition d'une marche asymptotique vers la vérité. Alors que celui qui croit savoir ne cherche pas, plein d'une suffisance qui ne suffit pas, celui qui sait au moins qu'il croit, celui qui sait qu'il ne sait pas (Socrate) désire, éprouve un manque de vérité et s'oriente vers une enquête, comme si une ignorance reconnue devenait un tremplin.

On comprend que la science présente une marche d'erreurs rectifiées en erreurs rectifiées et que celui qui est plongé dans l'embarras entre en philosophie.

C - Ouverture pour des problématiques. 
- Platon: le soleil, la ligne la caverne
- Croyance et vérité
- Croire et savoir?
- La physique peut-elle se passer de métaphysique?
- Peut-on être à la fois ignorant et sage?

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