° Rubrique philo-poche 

Cours de  PHILOSOPHIE par J. Llapasset

Philo-poche  

Sciences de la nature et sciences de l'homme

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  I- La science ou les sciences? 

 Si les sciences se distinguent par leur objet, leur domaine, elles trouvent leur unité dans un effort commun pour conquérir non pas un simple savoir mais une connaissance justifiée, ce qui les distingue radicalement de l'opinion et de l'expérience simplement acquise qui transforme le sensible en connaissances.
Toute méthode scientifique est ordonnée par une visée de l'objectivité: exclure tout ce qui serait appréciation subjective. Cette visée de l'objectivité, ce devenir fruit d'une conquête par une suite de rectifications d'erreurs, implique un double effort:

- Un effort pour assurer la validité du discours, sa cohérence, comme vérité formelle, condition de possibilité de toute vérité.

- Un effort pour assurer la vérité matérielle du discours ou vérité du contenu par théorie et expérimentation (* lien en nouvelle fenêtre).

Un tel effort implique le recours aux principes de la raison et singulièrement au principe de non-contradiction: d'où le rapport nécessaire à la logique et aux mathématiques pour toute forme de science puisqu'elle recherche la non-contradiction de son discours sans laquelle il ne peut y avoir de vérité et la non-contradiction du même discours avec l'objet qu'elle étudie. Un discours vrai doit être bien ajusté à son objet.

Si la science existe comme science par sa visée essentielle de l'objectivité, comme rigueur déductive et fécondité inventive, elle s'oriente vers trois sortes d'objets ce qui amène à distinguer trois types de sciences.

1 => Les sciences qui ont pour objet leurs propres constructions: 
logique et mathématiques.

2 => Les sciences qui ont pour objet ce dans quoi la nature est impliquée, avec la méthode expérimentale qui s'est imposée comme facteur essentiel de progrès:
On les appelle improprement sciences de la nature. (Physique, chimie, biologie...)

3 => Les sciences morales qui ont pour objet ce dans quoi l'homme est impliqué comme être conscient et être social: les activités humaines. Les objets sont divers mais tous sont en relation avec une activité humaine: derrière les objets divers, la langue, l'inconscient, le mode de production, la parenté, il y a l'homme; autant d'écarts par rapport à l'homme qui permettent de produire un savoir sur l'homme.
On peut aussi les appeler sciences humaines. (Histoire, psychologie, sociologie...)

C'est dire que ce qui se présente c'est dans tous les cas une multiplicité de sciences dont la réflexion peut dégager une intention et une exigence. Dans ces conditions on parlera plutôt des sciences que de la science.

En effet, pour ramener les sciences à un modèle unique, il faudrait que préside à leur naissance la définition d'un objet ou la décision de se plier à une méthode. Mais on ne trouve rien de cela dans le processus réel qui instaure une science et la fameuse méthode de Descartes n'a peut-être jamais amené une découverte.

Un objet scientifique n'est jamais que ce que produit une problématique scientifique. "Une science naît de la constitution d'un corps de concepts avec leurs règles de production" (Fichant, Maspero, Sur l'histoire des sciences, page 100). C'est dire que les sciences diffèrent dès leur constitution par leur forme et puis, par leur devenir, ce qui exclut de les réduire à un modèle unique et simplificateur: la science. En ce sens on parlera d'un chercheur plutôt que d'un savant.

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