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Cours de  PHILOSOPHIE par J. Llapasset

Philo-poche

Mythe,  science  et  philosophie  

I. Le mythe et sa fonction: pseudo-savoir pour un réel pouvoir

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I. Le mythe et sa fonction: pseudo-savoir pour un réel pouvoir.

- Le mythe se présente comme un récit alors qu'il n'est qu'un roman: une représentation imaginative mettant en scène des exploits - de dieux, demi-dieux ou de héros - s'étant déroulés dans une sorte d'origine, un temps avant le temps.

- Par exemple: soit le mythe: le monde est né de la larme d'un dieu: il n'y a plus rien à dire:  souffrance et mal trouvent leur explication et leur justification dans l'origine.

- Cela revient à fonder l'immobilisme conservateur puisque le présent est représenté comme fonction du passé, son déploiement, sa répétition: tout ce qui est a été. Dans cet effort même pour réduire le devenir au retour du même (par exemple le travail comme torture et punition) le mythe exclut le devenir et ses deux moteurs que sont la discussion, la contradiction, la recherche des causes antécédentes effectives: ce qui est impossible dans le monologue du mythe qui refuse l'altérité c'est donc la philosophie comme dialogue et la science comme recherche de processus antécédents, d'un déterminisme que la liberté pourrait utiliser.

- Par exemple: que le travail, sensé libérer de la nature, soit ressenti comme une torture n'a plus rien d'étonnant si un mythe fabuleux, le récit d'une action mauvaise conduisant à une condamnation divine le justifie comme punition méritée. Que cette punition soit divine confère au mythe un aspect définitif et consacre l'immobilisme. "Tu enfanteras dans la douleur" a longtemps justifié la souffrance de l'accouchement au point de regarder d'un mauvais oeil ce qui pouvait la soulager, jusque dans la première moitié du XXème siècle.

- Le mythe qui n'était  qu'une première élaboration de l'expérience des hommes et qui, à ce titre, appelait un dépassement par la pensée, ne trouvant pas en face de lui la pensée philosophique ou scientifique se trouvait, de ce fait, élevé au rang de dogme. 
Il faut donc simplement comprendre que le mythe est un stade, un arrêt qui se prolonge tant qu'il est le seul à parler en chacun: 
il n'y rien à démontrer puisque l'opinion qui l'affirme, qui le nourrit de sa soumission est seule admise parce que, croit-on, il n'y a rien d'autre à chercher: celui qui sait, ou croit savoir, ne cherche pas. Or l'effort pour démontrer ne peut venir que d'un dialogue dans lequel chacun cherche à justifier ce qu'il affirme. Mais pour dialoguer il faut se dédoubler, chercher ou être deux. 
Le monologue qui traverse l'esclave, entendu par ses maîtres, ne peut que répéter ce qui leur fait plaisir.

- C'est la distinction de l'opinion et de la science qui pouvait générer le mouvement de dépassement: cette distinction supposait l'intériorisation du dialogue qui seule permet la mise en question par le sujet de l'opinion qu'il subit ("C'est le même qui sait interroger et qui sait répondre" Platon). De la discussion des mythes naîtront le chercheur et le philosophe: la science et la philosophie.

 

 

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