Descartes,
Les Passions de l'âme. Il s'agit de situer:
I. Dans la vie de Descartes (1596-1650 ) II . Dans le
siècle XVII ème.
I
. DANS LA VIE DE DESCARTES .
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Vers 1643 (sept ans avant sa mort) Descartes commence un
échange de lettres avec une princesse, Élisabeth de
Bohème, qui se préoccupe de Morale , la manière dont
il faut se conduire (que dois-je faire?). ACTION.
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En s'efforçant de l'éclairer sur ce point Descartes
fait un effort de réflexion (retour sur) sur l'action
comme exercice d'un pouvoir spirituel ou physique qui
implique l'âme (ou l'esprit) et le corps. Ce retour sur
(la réflexion) montre la nécessité de distinguer dans
l'action ce qui appartient à l'âme, ce qui appartient
au corps et d'expliquer comment une interaction entre
les deux est possible.
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L'œuvre, Les Passions de l'âme (1649
un an avant sa mort), présente le résultat systématisé
de cette correspondance avec Élisabeth.
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II
. DANS LE XVII ème SIECLE .
Au
XVII ème siècle la pensée du " Cosmos " s'éloigne
de la scène; avec elle une certaine idée de l'homme,
de l'action s'estompe:
a)
La pensée du Cosmos assignait à chaque chose un lieu
propre conforme à sa nature. Haut ou bas.
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Monde supralunaire: astres aux mouvements parfaits. Nécessité.
-- Monde sublunaire: monde du changement. Changement.
Il
y a donc un dessein d'ensemble de l'univers ,un système
par rapport auquel l'homme a une place qu'il habite dans
laquelle il doit agir selon l'ordre universel.
--
Le démiurge (dieu qui organise le monde) façonne le
monde en regardant un modèle parfait :il fait de son
mieux mais son projet de reproduire la perfection du modèle
rencontre une sorte de "matière " (Xora) ou
de "lieu" qui l'empêche de reproduire l'ordre
nécessaire et parfait du modèle. (Timée de
Platon)
-- Dans le Cosmos ainsi obtenu le système (l'ordre)
place chaque élément par rapport à lui : le sens de
l'élément est donné par l'ordre. La connaissance de
cet ordre permet d'agir comme il faut, à sa place. Mais
alourdi de matière, de contingence, l'élément peut
refuser l'ordre et plonger dans la démesure (le refus
de la mesure, l'excès, la passion).
La
solution (que dois-je faire) est donc de conformer l'élément
au modèle abstrait. Ce qui s'oppose à l'ordre dans l'élément
(le corps, les passions ) est dévalorisé, doit être
nié parce que sans mesure (Ubris).
--
Aristote voit bien la difficulté d'appliquer au monde
sublunaire la loi.
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Si
-- Le système est nécessaire, le monde sublunaire est
contingent, l'action s'exerce dans le monde contingent ,
alors:
toute la morale est soumise à la prudence: de ce qui est indéterminé
il ne peut y avoir de règles déterminées.
Règle de plomb: elle se plie -> Équité .
Il
faut délibérer: Délibérer consiste donc à calculer, user
de prudence .
-- On ne délibère pas sur le nécessaire (inutile), car il se
produira quoiqu'on fasse
-- On ne délibère pas sur le hasard (?)
--
On délibère sur le probable car le monde sublunaire n'est
pas totalement irrégulier.
Il faut calculer ce qui arrive le plus souvent. (Aristote
): L'équité sera plus ajustée que la simple application de la
loi .
L'idée
de Cosmos :
-- Ordre d'un système :monde clos avec des lieux
naturels (haut et bas);
-- La pensée doit se soumettre à l'ordre : même si
l'action exige la délibération ( on ne peut appliquer
la loi mécaniquement à ce qui est indéterminé ), la
morale consiste à chercher l'image de cet ordre dans le
monde: la probable est l'image de ce système; --La
compréhension du monde exige donc la soumission à
l'ordre de l'univers. La passion, source d'aveuglement
et de démesure , est liée au corps (matière et lieu)
.Elle détourne l'âme (l'esprit) de la recherche du
vrai (conformité à l'ordre du système) et introduit
le désordre dans l'univers .
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CONSÉQUENCE:
La
question de la morale (que dois-je faire ?) n'est pas
autonome : elle dépend de la connaissance du Cosmos .En
quelque sorte il faut obéir à la nature , reflet du
système universel . Ce que je dois faire c'est suivre
l'ordre : c'est inscrit dans le Cosmos ou dans ce qui en
est reflété autour de moi .
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Voir page suivante: Le développement de la science (astronomie)
provoque l'abandon de l'idée de cosmos.
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