II.
Le parcours.
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On enchaîne une suite de déduction d'un point de
départ à une conclusion, de telle manière que le lecteur, pour
peu qu'il ait admis le point de départ, doit nécessairement
admettre la conclusion. En littérature, ce qui lui
correspond c'est le raisonnement logique par lequel on cherche à
convaincre.
Bien entendu tout
s'appuie sur le point de départ: tout raisonnement nécessaire
est donc hypothético-déductif (= d'une hypothèse on déduit
la nécessité d'une conclusion, géométrie d'Euclide). Mais, la
démonstration ne triomphe que dans ce type de raisonnement. Tout
ce qui n'est pas formel ne saurait donc être démontré, au sens
absolu du terme.
Si tout système
prend pour point de départ des affirmations non démontrées, des
points de départ que l'on nous demande d'admettre (par exemple
les postulats d'Euclide), essayer de les démontrer nous
obligerait à partir de principes antérieurs et ainsi, à
l'infini, au point que nous finirions par tomber dans le
scepticisme et à renoncer à toute démonstration et à toute
connaissance.
On ne peut démontrer
que ce qui est déductible d'une définition, que ce qui peut être
sorti d'une définition. Par exemple, par analyse, on peut démontrer
qu'un prédicat appartient à un concept.
Qu'est-ce
alors que démontrer? c'est analyser et montrer que
l'attribut est contenu dans le sujet ce qui exige la résolution
du sujet en ses éléments.
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Convaincre.
Du latin
convincere (= confondre un adversaire en lui faisant admettre une
erreur ou une faute). La conviction agit sur l'esprit.
Convaincre c'est vaincre quelqu'un, obtenir de lui par des
arguments et des raisonnements que son esprit reconnaisse la vérité
d'une proposition ou l'obligation d'un acte parce qu'il est sage
ou nécessaire.
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