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"La
beauté transparente d'une personnalité sans personnalité".
Yasunari Kawabata (8).
La
personnalité se définit par des « traits », au sens de la
logique intentionnelle, des « modalités durables d'entrer en relation avec, donc percevoir, de penser son
environnement et soi-même, qui se manifestent dans un large éventail
de situations sociales et professionnelles» (9).
Un modèle descriptif
en cinq facteurs (le «Big Five») domine actuellement en psychologie.
Rappelons sa taxinomie factorielle:
1) Extraversion (assertivité)
2) Droiture (conformité, fiabilité, caractère consciencieux) ;
3) Stabilité émotionnelle (névrose) ;
4)
Amabilité (bienveillance);
5) Ouverture à l'expérience (culture,
intelligence). À l'image du langage qui les structure, ces facteurs
sont bipolaires (traits positifs/négatifs): par exemple le
facteur
5, «Ouverture à l'expérience» correspondant à la culture et à
l'intelligence, est décrit en traits positifs de personne «imaginative, perspicace, curieuse» ou bien négatifs de personne
«simple, concrète, étroite d'esprit. imitative».
Cette théorie
définit un référentiel cognitif permettant de résumer les
qualités que le sujet lui-même (ou les autres) s'attribue. Elle
Considère Comme allant de soi l'existence du sujet, de la personne,
support de l'attribution des traits. Nos recherches sur
l'attribution de la subjectivité se situent en amont de
l'attribution de traits de personnalité, car c'est la catégorie de
personne ou de sujet (lui pose problème, à la fois cil tant que
concept et en tant que pratique socio-historique et individuelle.
Nous passons d'une psychologie de, catégories lie la personnalité
à une psychologie des catégories ontologique, de la personne
poursuivant en cela l'intuition de la psychologie historique
initiée par Ignace Meyerson concernant l'historicité de la
fonction de la «personne» (10).
Nous aurons à statuer ultérieurement
des relations entre facteurs de personnalité et de subjectivation,
les catégories ontologiques de la subjectivité devant ultimement
fonder ses jugements empiriques d'attribution (les traits de
personnalités). Dans ce sens, une
analyse d'études empiriques d'attribution de trait (l'étude des personnalités menée par Willem Doise
conclut à sa nature de
«représentation sociale» (11): la personnalité se construisant
et se manifestant dans les interactions, sociales la plupart des
traits de personnalités attribués (ou auto-attribués) ne décrivent
par conséquent que des modes de relations sociales du Sujet, sa «personna»
(12).
(10)
Ignace Meyerson, Les fonctions psychologiques et les oeuvres, op
cit
(11) Denise Jodelet (sous la direction de ) Les
représentations sociales, Paris PUF 1989
(12) Willem Doise, "L'individualisme comme représentation
collective" In Jean-Claude Deschamps; Juan Francisco Morales,
Dario.
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