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Les
sept catégories de la subjectivation temps de la question
Et
si, comme dans le jeux de taquet, toutes les dimensions de la
subjectivation ne pouvaient réellement fonctionner qu'en laissant
libre un des aspects positifs de la subjectivation apophatique, le
processus d'évidement, de déblaiement, de négation, de
questionnement ? Et si oui, quel dialogue engager avec les
philosophies positivistes des sciences pour qui seul existe le monde
phénoménal, ekstatique, de la représentation ? Malgré leur
dignité et leur efficacité, nous ne pouvons laisser aux sciences
positives la définition et la manipulation de nos subjectivités
dans leurs ingénieries de la connaissance et de la fabrique du
social; elles n'en possèdent, en raison même de leur structure épistémologique,
qu'une vision tronquée, et somme toute marginale et seconde. Qui
jamais caressera une différence ? N'est-ce pas une des caractéristiques
de la psychose que d'imposer au sujet de vivre son réel? Ne pas
fermer et s'enfermer sur ce que l'on sait, ouvrir et s'ouvrir sur
ce que l'on ne connaît pas encore. La vie subjective, en se déployant
au cours du développement de cette civilisation dans la pensée
symbolique, scientifique et technologique, a emprunté un des
vecteurs possibles de subjectivation (Logos).
Réfléchissons
à ce que les bienfaits manifestes de ce déploiement
unidimensionnel de la vie subjective dans la rationalité
instrumentale (65) ne cachent, sous les couverts d'un faux «quod
libet», d'un « comme il vous plaira » travaillé et manipulé par
l'idéologie libérale consumériste, un appauvrissement d'abord,
puis la négation et, pourquoi pas, l'oubli, en catimini, des autres
dimensions de la subjectivité, œuvres autopoïétiques de
l'histoire de notre humanité vivante.
(65)
Jürgen Habermas, Théorie de l'agir communicationnel. Tome I:
Rationalité de l'agir et rationalité de Ici société: Tome II:
Pour une critique de la raison fonctionaliste, Paris, Fayard, l936.
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