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Nous
proposons un référentiel des «en tant que», des modalités de
l'apparaître de la subjectivité, à elle-même comme dans le
projet philosophique (d'Aristote à Kant et Renouvier), mais aussi
dans leur fabrication et leur réception dans le champ
social-historique, qui deviennent facteurs ou vecteurs de l'apparaître.
Aujourd'hui,
le questionnement de la subjectivité n'appartient plus seulement
aux philosophes et aux sciences sociales, mais a été massivement
investi par de nouveaux discours scientifiques qui, non seulement
recherchent une reconnaissance sociale, mais sont encore
instrumentalisés
par les processus biotechnologiques de production et de reproduction
des êtres humains. Armées de leur ingénierie des processus
biotechnologiques, adossées aux industries commerciales
multinationales,
galvanisées par la légitimité du secours apporté aux malheurs
des humains défaits devant leurs maladies, des disciplines
scientifiques positives comme la biologie génétique ou la
neurologie sont appelées à se prononcer sur ce qu'est l'Homme, la
nature humaine, la subjectivité.
Or,
il nous semble essentiel de comprendre en quoi le discours de ces
disciplines scientifiques n'est pas le seul discours possible sur la
subjectivité, qu'il existe de multiples «en tant que...», de
multiples modalisations de la subjectivité que la rationalité
instrumentale (industrielle, commerciale, etc.) aurait tendance -
voire intérêt - à ne pas entendre ; c'est pourquoi il nous semble
nécessaire de poser à nouveaux frais la question de la nature de
la subjectivité.
(1)
Paul Valéry. « Thêta» i» Cahiers, tome n, Paris. Gallimard,
1971, p. 635.
(2) Lire le commentaire du «videre videor» de la «Méditation
seconde» des méditations métaphysiques de Descartes par \Michel
Henry in Généalogie de la psychanalyse. Le Commencement
perdu. Paris. PUF, 1985. pp. 17-5?.
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