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C'est à quel sujet ? 

Un référentiel des catégories de la subjectivation 

par Philippe Oliviero - Université René Descartes - Paris V

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-Les sept catégories de la subjectivation temps de la question 

  •  Hermès - Anthroponymie - Dialogue

Anthroponymie
Attribuer un nom propre inscrit l'entité visée dans l'univers sémiologique différentiel (cf. théories indiciaires) et sémantique du langage et de la pensée sociale. Les effets de subjectivation du nom propre ont été analysés dans le champ psychanalytique avec les travaux de Jacques Lacan (49), pour qui le nom propre est la condition de possibilité de la subjectivité, il inscrit l'enfant dans le langage, dans le monde symbolique en général de la loi, lui permettant de se différencier de l'indifférenciation primaire au corps de la mère et de prendre sa place dans la famille et la société. 
Le nom propre, en tant que signifiant autonyme intraduisible d'une langue à l'autre, est le représentant symbolique ultime de la subjectivité. 

Il inscrit le sujet dans la lignée vivante de la famille et prend en charge tout ou partie de la mémoire familiale et des groupes symboliques d'appartenance (cf. Historia); le prénom, quant à lui, singularise (et/ou rattache à une lignée généalogique de prénom) dans la famille et la société (parenté symbolique), et positionne distinctivement les sujets dans l'espace social (50). 
En sociologie de l'anthroponymie, l'intérêt grandissant pour les recherches généalogiques révèle le poids symbolique accordé à l'histoire des lignées dans la représentation de soi (concurrence ou complémentarité à la subjectivation sémiolagique biologique), et la remise en question de la souveraineté exclusive du patronyme au profit du matronyme révèle un re-découpage symbolique des pouvoirs respectifs des sexes sur la subjectivation passant par le nom de famille.

Dialogue
Le sujet, en tant qu'être de parole, n'existe que parce qu'un alter communique, entre en relation et échange avec lui. Le sujet n'est pas préexistant à la relation, c'est elle qui le noue, le constitue, l'institue en tant que visage pour un autre visage (51), signe de l'expressivité, de la phéno­ménalisation de lui-même (52).

 

(49) Jacques Lacan, Ecrits, Paris, Seuil, 1966.
(50) Philippe Besnard et Guy Desplantes, La Côte des prénoms, Paris, Balland, 2000.
(51 ) Emmanuel Lévinas. Totalité et infini. Essai sur l'extériorité, Paris, Le Livre de Poche, 1992.
(52) Cf. la philosophie dialogique de la subjectivation de Francis Jacques, Dialogiques. Recherches logiques sur le dialogue. Paris, PUF, 1979 et Différence et subjectivité. Anthropologie d'un point de vue rationnel, Paris, Aubier montaigne. 1985.
 

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