-Les
sept catégories de la subjectivation temps de la question
Anthroponymie
Attribuer
un nom propre inscrit l'entité visée dans l'univers sémiologique
différentiel (cf. théories indiciaires) et sémantique du langage
et de la pensée sociale. Les effets de subjectivation du nom propre
ont été analysés dans le champ psychanalytique avec les travaux
de Jacques Lacan (49), pour qui le nom propre est la condition de
possibilité de la subjectivité, il inscrit l'enfant dans le
langage, dans le monde symbolique en général de la loi, lui
permettant de se différencier de l'indifférenciation primaire au
corps de la mère et de prendre sa place dans la famille et la société.
Le nom propre, en tant que signifiant autonyme intraduisible d'une
langue à l'autre, est le représentant symbolique ultime de la
subjectivité.
Il
inscrit le sujet dans la lignée vivante de la famille et prend en
charge tout ou partie de la mémoire familiale et des groupes
symboliques d'appartenance (cf. Historia); le prénom, quant à lui,
singularise (et/ou rattache à une lignée généalogique de prénom)
dans la famille et la société (parenté symbolique), et positionne
distinctivement les sujets dans l'espace social (50).
En sociologie de l'anthroponymie, l'intérêt grandissant pour les
recherches généalogiques révèle le poids symbolique accordé à
l'histoire des lignées dans la représentation de soi (concurrence
ou complémentarité à la subjectivation sémiolagique biologique),
et la remise en question de la souveraineté exclusive du patronyme
au profit du matronyme révèle un re-découpage symbolique des
pouvoirs respectifs des sexes sur la subjectivation passant par le
nom de famille.
Dialogue
Le sujet, en tant qu'être de parole, n'existe que parce qu'un alter
communique, entre en relation et échange avec lui. Le sujet n'est
pas préexistant à la relation, c'est elle qui le noue, le
constitue, l'institue en tant que visage pour un autre visage (51),
signe de l'expressivité, de la phénoménalisation de lui-même
(52).
(49)
Jacques Lacan, Ecrits, Paris, Seuil, 1966.
(50) Philippe Besnard et Guy Desplantes, La Côte des prénoms,
Paris, Balland, 2000.
(51 ) Emmanuel Lévinas. Totalité et infini. Essai sur l'extériorité,
Paris, Le Livre de Poche, 1992.
(52) Cf. la philosophie dialogique de la subjectivation de Francis
Jacques, Dialogiques. Recherches logiques sur le dialogue. Paris,
PUF, 1979 et Différence et subjectivité. Anthropologie d'un point
de vue rationnel, Paris, Aubier montaigne. 1985.
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