° Rubrique philo-fac http://www.philagora.net/philo-fac/ - PHILO RECHERCHE - FAC LACHIEZE-REY. "Le moi, le monde et Dieu" (1938) Site Philagora, tous droits réservé _________________________________ Lachièze-Rey en 1938 dans son oeuvre "Le moi, le monde et Dieu" réduit les "philosophies modernes" au panthéisme, une "extrapolation inadmissible de ce qui se passe à l'intérieur de la conscience". Autant dire que "Élan vital, vouloir vivre, pensée inconsciente et esprit du monde" ne sont que des projections animistes nées du transfert à l'univers d'un transcendantalisme, d'un pouvoir formateur propre à la conscience. L'auteur identifie donc certains aspects de la philosophie moderne à un antropomorphisme qui, empruntant des types d'action à l'esprit humain, les transfère à la totalité. Tout cela procèderait d'une illusion: croire que les objets sont préalablement constitués en dehors de nous. On hypostasie, on érige en réalité absolue ce qui ne peut exister que dans et par une conscience. Vouloir s'installer dans l'évènement comme dans un absolu c'est méconnaître la relativité d'évènements qui ne sont pas préalablement constitués en dehors de nous mais reçoivent de nous leur forme: en conséquence de quoi, dans le temps, il ne peut y avoir d'action proprement dite mais simplement un jeu de forces, le hasard, la rencontre de séries causales indépendantes, résultat de forces antagonistes ou concourantes. Ceux qui veulent "animer" le monde n'ont donc pas compris que, sans représentation de la durée il n'y a pas de durée possible et que sans durée il n'y pas d'action proprement dite. Dès lors, comment chercher à découvrir dans des objets construits une intériorité de production qu'ils n'ont pas? Comment saisir du dedans ce qui n'a pas de dedans? A ceux qui voudraient faire jaillir le sens du corps, Lachièze-Rey fait finement
remarquer que, même dans les "Correspondances" intervient toujours une figure
spatiale qui sert d'instrument de liaison, et qu'il n'y a donc jamais d'évocation
immédiate des données d'un sens par celles d'un autre. (On trouvera effectivement dans
le sonnet "Correspondances" de Baudelaire: On comprend que Merleau-Ponty se soit, par avance, senti atteint par ce texte qui visait surtout Bergson en "rappelant" au sujet qui déploie le temps et ne saurait donc être déployé par le temps. L'oubli de ce point conduit à identifier le sujet à une situation, à le confondre avec la temporalité. Lorsque Merleau-Ponty écrit: "Il faut comprendre le temps comme sujet et le sujet comme temps" (Phénoménologie de la Perception, p.483), il se doit de réfuter la thèse de Lachièze-Rey pour maintenir une telle affirmation. Aperçu de Joseph Llapasset. Aller à Prepagreg° Rubrique philo-fac http://www.philagora.net/philo-fac/ |