Le stoïcisme

La morale stoïcienne est articulée sur une "physique", une conception de l'univers qui relève de la rationalité d'une théorie naturaliste et matérialiste. Il faut comprendre que l'univers est soumis à la nécessité, comme dans un système où toutes les parties "sympathisent" avec le tout.

=> De cela on déduit des règles de morale: et d'abord de vivre en harmonie avec le tout dont nous sommes une partie. Si on préfère, de vivre en conformité avec la nature. Comment celui qui comprend l'ordre nécessaire du monde pourrait-il être assez fou pour ne pas l'accepter? D'autant plus qu'en l'acceptant il le fait sien et s'approprie  les événements qui se produisent.

=> Il renonce alors à ce qui ne dépend pas de lui, il vit dans la paix avec ses semblables dans la communauté des hommes, à sa place. Il trouve sa liberté dans l'acceptation de la nécessité: à la lettre, en faisant de nécessité vertu et en s'en contentant, il prône l'indifférence à tout ce qui touche sa sensibilité. C'est que, pour le stoïcien, le bonheur est dans la vertu.

C'est donc bien la nécessité de l'ordre du monde qui est la base de la morale. Renonçant aux vains désirs, le sage veut l'ordre du cosmos, y consent, et ce voulant il atteint la paix de l'âme ( = le bonheur) et devient capable de supporter les maux qui lui arrivent en se taisant.

Le stoïcien est noble.

Pistes de lecture:
On peut lire dans Par delà le bien et le mal de Nietzsche, le paragraphe 9: "Vous voulez vivre en conformité avec la nature, ô nobles stoïciens..."

Le stoïcien: un oeuf dans la tête

Pour un stoïcien la philosophie est une triade, logique / morale / physique, dont chaque élément sympathise avec les deux autres et ne saurait donc se concevoir et s'enseigner sans eux.
La logique permet l'accès à la connaissance car elle saisit la nécessité des enchaînements naturels / temporels.
La morale organise rationnellement la vie avec le devoir, ce qui ne peut se faire qu'en fonction de la physique, connaissance de la nature qu'il convient d'imiter puisque la nature est organisée conformément à la volonté du Divin, d'où le précepte repris par Sénèque: suivre le Divin. (On dira le Divin plutôt que Dieu puisque la religion était polythéiste).
Autant dire que la nature et donc la connaissance qu'en donne la physique est incontournable: c'est un point de départ aussi bien qu'un point d'arrivée, au fondement de la sagesse qui consiste à suivre le divin en imitant la nature.

Cela permet de comprendre les quatre images de la philosophie que nous apporte la tradition stoïcienne.

Conclusion:
Chaque image symbolise bien l'harmonie d'une triade dont les éléments sont indissociables et l'importance de la physique.
L'acte de philosopher consiste donc à s'élever à l'unité: tenir bien ensemble, comprendre la logique, la morale, la physique.
En conséquence l'enseignement de la philosophie consiste à enseigner ensemble les éléments de la triade et non à découper le programme en tranches de saucisson.