Lorsqu'on
entreprend une campagne militaire, lorsqu'on
veut lutter contre l'ennemi il ne faut pas se tromper d'objet et
s'élancer contre le vent des moulins à vent.
Le
sage est celui qui collabore à l'oeuvre du
divin, ce n'est pas celui qui s'y oppose! Certes, il s'agit bien
de suivre le bien et de combattre fermement et constamment le
mal mais, il ne faudrait pas les confondre avec l'ordre de
l'univers, l'ordre divin.
Soyons ferme sur les définitions si elles doivent servir de principes
pour la pensée et pour l'action. Or le bien désigne ce qui a
pour origine la vertu et le mal, ce qui a pour origine la méchanceté.
On ne peut donc qualifier moralement ce qui a pour origine le
divin, des êtres bienheureux et immortels, ce qui arrive selon
l'ordre du monde organisé, en sympathie, à la manière d'un
destin contre lesquels, de toutes façons, on se briserait.
Accepter
l'ordre de l'univers c'est la première condition nécessaire
pour collaborer avec le divin. Tout ce qui relève d'un tel
ordre nous ne pouvons pas l'appeler un bien ou un mal,
comme les maladies, la mort, les diverses infirmités ou autres
misères qui peuvent nous arriver par la nécessité.
En échappant à une telle "projection" du moral sur
le physique nous échapperons du même coup à l'imagination et
nous accepterons ce qui nous arrive et qui ne dépend pas de
nous même si cela semble contredire la raison alors que cela
lui est conforme. Une règle fort composée nécessaire à
l'ordre de l'univers n'empêche pas que ce qui lui est conforme paraisse
erratique à l'opinion qui ne pense pas ou qui ne
" pense " que par rapport à soi.
A
la lettre, nous nous "décontracterons",
en cessant de nous opposer de manière dérisoire et tragique à
l'ordre universel divin, par une sorte d'acquiescement de notre
raison à la Raison universelle.
La
recherche de notre bonheur dépendra alors de nous, de
notre lutte contre le mal moral (vertu) et de nos
efforts pour nous élever vers la liberté dans une
marche asymptotique mais réelle vers l'exercice d'une
vertu parfaite. Il s'agit de restreindre le
champ de notre action à ce qui dépend de nous.
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