=
Par leur forme:
Sénèque:
De brevitate vitae - De vita beata ; nous avons dans
les deux cas: De + un ablatif.
Dans
le premier sujet, vitae, au génitif,
complète brevitate: la brièveté
dont il s'agit est celle de la vie. Le discours porte sur la brièveté
et sur les conséquences à tirer de cette brièveté de la vie.
Dans
le deuxième sujet, beata qualifie vita:
Le discours porte sur une forme de vie humaine qu'il appartient
d'obtenir par un effort de la raison, de l'intelligence et de la
volonté.
= Par leur
contenu, leur sens:
Dans
De brevitate vitae, il s'agit de ce
qui est imparti à chacun, pour ainsi dire d'une donnée qu'il
lui appartient de reprendre dans un projet personnel, en tenant
compte de la caractéristique essentielle de la vie: la brièveté
qui s'impose au sujet comme une passion, ce qu'il subit.
Dans
De vita beata, il s'agit d'une vie
à conquérir: donner une forme que n'a pas, par elle même,la
vie humaine.
Le
De signifie dans le premier sujet:
essai au sujet de...
Dans le deuxième sujet, Le De signifie
: en ce qui concerne ... les problèmes posés par l'obtention
de la vie heureuse, les solutions des stoïciens et ce que l'on
peut répondre aux objections classiques (mais énervantes comme
des mouches) de ceux qui cherchent à nous ridiculiser ou
à nous mettre en difficulté.
=
Sur La
brièveté de la vie:
Sénèque
conseille Paulinus, un surmené par des charges et le souci de
bien faire (à notre époque, pensez, par exemple à tel ou tel
médecin).
- Que la vie soit brève implique que le temps imparti a de la
valeur ( tout ce qui est rare est cher) et qu'il est nécessaire
de l'utiliser de manière raisonnable.
- Prendre le temps de vivre, c'est prendre le temps de donner un
sens à sa vie.
- Que Sénèque conseille le loisir à Paulinus, n'est étonnant
que pour celui qui ne réfléchit pas: le loisir désigne en
effet le temps libre nécessaire à qui aurait le souci
d'entreprendre une vie vertueuse (pour les stoïciens, vertu =
bonheur), et de prendre le temps de penser.
- L'homme surmené doit d'abord se libérer du travail obsédant
qui lui enlève le temps pour revenir sur lui même et sur sa
vie. Il s'agit donc de s'arracher à la mêlée des ambitions
comme à la vie publique dans toute ses dimensions.
- Point sur lequel insiste Sénèque: le bonheur réside dans
une capacité: goûter le présent sans chercher à le retenir,
à l'arracher au devenir. C'est dans l'intensité de cette
jouissance de l'instant et dans le refus de céder à l'illusion
qu'il serait possible de se libérer du devenir, que consiste la
recherche du bonheur. Autrement dit, le bonheur est possible
pour celui qui veut y mettre le prix à bon escient, avec
intelligence.
=
Sur La
vie heureuse,
à son frère aîné Gallio.
-
Première partie: le moyen de parvenir à la vie heureuse, c'est
d'être vertueux. De la vertu on peu en effet déduire le
bonheur sans avoir rien à ajouter.
La vie heureuse n'est rien d'autre que le souverain bien des Stoïciens,
bien opposé à celui des épicuriens (plaisir = vertu =
bonheur) et des péripatéticiens (Aristote, le bonheur est dans
l'activité contemplative et dans l'amitié).
-
Deuxième partie: Sénèque réfute les objections courantes
faites aux stoïciens et ... à Sénèque lui même par un
argumentaire le plus souvent repris à la tradition.
-Dans leur vie effective, pourquoi les stoïciens ne se
contentent-ils pas de la vertu?
-Pourquoi les stoïciens convoitent-ils les honneurs et les
charges qui les détournent de la vie heureuse?
-Pourquoi tant de paroles et une vie qui contredit ces paroles?
=>
Point sur lequel insiste Sénèque:Une vie pleinement humaine
est une vie délivrée du besoin et tournée vers
l'intelligence. |