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PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

La recherche du bonheur

  • Sénèque : (4 av. J-C à 65 après J-C)
     

    Sénèque: sur La brièveté de la vie - sur La vie heureuse
     
    Sénèque:
    De brevitate vitae - De vita beata

La thèse essentielle

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Dans tous les cas, lorsqu'il s'agit de La vie heureuse ou De la brièveté de la vie, vous avez une clé qui permet d'ouvrir toutes les portes du texte que vous lisez.
Pour La brièveté de la vie, c'est une page sur la réappropriation du temps
en effet tout ce que Sénèque écrit dans ce traité, n'a de but que de nous amener à nous occuper de nous même, et pour cela, pour vivre pleinement notre vie, à nous réapproprier le temps que les autres nous volent et que nous même nous gaspillons.


Il est toujours bon de lire ce qui précède le texte que vous avez à déplier (page 91 à 95 de la traduction choisie ...). Vous y trouverez la thèse du traité:
- La vie n'est pas trop courte, c'est nous qui la perdons; c'est de notre faute si elle nous paraît courte car sa brièveté vient en réalité de ce que nous gaspillons le temps à courir après ce qui ne dépend pas de nous et à autre chose qu'à nous même.

Sur le texte que vous avez à commenter: 
comment, en gaspillant le temps que nous ne faisons pas nôtre, le temps de notre vie, la partie qui nous reste est courte, infime, et la portion de vie que nous vivons brève.
Personne ne s'appartient, personne ne prend soin de lui même et pourtant ce souci de soi ne devrait jamais nous abandonner mais nous accompagner jusque dans nos relations sociales. (curator a le double sens de prendre soin de soi et avoir des relations sociales).

=> Cracher le sang: comprendre que l'orateur s'époumone...
On dissipe, on dilapide le temps qui passe parce que nous laissons les autres s'en rendre maître, nous le voler, sans nous défendre: pourtant c'est notre vie que l'on prend.

Pour le mouvement du texte:
1- Depuis Pourquoi nous plaindre de la nature? à Dans une servitude volontaire.
Les tourments des passions dont nous sommes prisonniers ne doivent pas être attribués à la nature. Servitude volontaire: à développer. La raison au service des passions.
2- De Beaucoup sont captifs... à Tout le reste n'est pas de la vie, c'est du temps.
parce que nous ne vivons pas pleinement les instants qui nous sont donnés, notre vie est courte.
3- De Les vices pressent ... jusqu'à A l'égard de ses passions.
Ballottés que nous sommes dans nos passions, nous ne pouvons nous défendre des autres qui "bouffent" notre temps.
4- De Crois-tu que je dise ... jusqu'à Personne ne s'appartient.
Personne ne s'appartient parce que chacun se met volontairement sous la dépendance des autres, il leur fait la cour: aucun ne revendique son autonomie, ne se fait la cour à lui même.
5- De Puisqu'il en est ainsi ... à Parce que tu ne pouvais être avec toi.
Être seul avec toi même pour, dans un loisir studieux, t'occuper de toi, être avec toi, te réapproprier le temps. Si tu es incapable d'être seul avec toi même c'est que tu n'as jamais daigné porter sur toi l'ombre d'un regard!

Une difficulté, peut-être:
"Crois-tu que je dise cela des gens qui avouent leurs maux.
Il faut comprendre: de ceux qui se plaignent parce qu'ils sont frappés de maux de manière si éclatante qu'ils ne peuvent les dissimuler. Il ne s'agit pas simplement d'eux mais il s'agit aussi bien de  ceux qui attirent les autres par l'image (= le reflet trompeur) du bonheur: Ils sont comme des mirages, des illusions d'optique. Ce que Sénèque écrit est particulièrement valable pour eux.

Quelques pistes:
- Connais-toi toi même, occupe toi de toi
- La servitude volontaire qui n'est plus un mystère car le passionné aime sa maladie.
- La perte de soi dans le divertissement, dans le paraître, dans l'assujettissement au regard des autres
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