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PHILOSOPHIE - CLASSES PREPAS par J. Llapasset

La recherche du bonheur

  •  Pour vos problématiques: La recherche du bonheur, une affaire privée ou une affaire de politique

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  • Trois pistes pour un plan.

= La recherche du bonheur est affaire d'action politique de l'État affirme immédiatement l'opinion qui en attendant tout de l'État transforme ses besoins en connaissance. 
(Il y a toujours une part de vérité dans l'opinion, essayez de construire une argumentation jusqu'au moment où vous vous heurterez à une objection qui vous contraindra à écouter la thèse adverse).
Par exemple: si on donne le bonheur à chacun, il n'y a plus de recherche possible. Et si le bonheur est dans la recherche, il n'y a plus de bonheur personnel possible.
Ou encore: chacun crie à la tyrannie lorsqu'on lui demande de renoncer à sa propre recherche du bonheur pour rechercher le bien commun, préparer des lendemains qui chantent, lendemains qui comme l'horizon s'éloignent au fur et à mesure qu'on n'en rapproche.

= A la réflexion, si le bonheur à poursuivre est posé par l'originalité, la personnalité, le désir de chacun, sa recherche, dépendant de cette position du bonheur comme une fin propre, paraît plutôt une affaire privée du début à la fin puisque seul l'individu est à même de la conduire. En quoi l'État pourrait-il s'en mêler légitimement puisqu'il tient sa légitimité de la recherche du bien commun et de rien d'autre. La recherche du bonheur comme exercice de la liberté relève donc du désir, de l'existence, et non de l'art politique qui a pour domaine la coexistence des libertés...

= Pour une transition: mais dans la recherche du bonheur d'une part chacun est tenté de mettre avant tout son bonheur personnel ce qui transforme les autres en obstacles ou en moyens et d'autre part, chacun a besoin pour exercer sa recherche d'un minimum de justice c'est à dire d'égalité: pouvoir se délivrer des besoins en accédant à un minimum de biens. Il faut donc une "justice institution" qui assure grâce à des lois une équité dans l'accès aux biens et qui corrige les excès et par là assure à chacun une certaine sécurité sans laquelle la liberté ne peut exister.
Vous pouvez alors souligner l'embarras dans lequel l'attention aux deux thèses vous plonge: que répondre au sujet?

= La médiation peut être assurée par la distinction entre le droit au bonheur et le droit à la justice. Si on prend 'j'ai droit au bonheur' au sens de "j'ai droit à une certaine justice", c'est acceptable. Quelle est la part du public dans la  recherche du bonheur? Dans quelle mesure...
Chacun sera-t-il comme un sauvage dans la ville où il posera ses propres fins? Certes la recherche de son bonheur lui incombe comme il incombe à l'État d'assurer une certaine égalité qui délivre des besoins et assure la sécurité nécessaire à la liberté. La recherche du bonheur n'est donc pas affaire de politique mais affaire privée: ce qui est affaire de politique c'est l'intérêt général: mais en assurant l'intérêt général l'État permet à chacun d'échapper à l'aliénation, aux besoins qui empêchent la recherche effective du bonheur. En ce sens, même si la recherche du bonheur de chacun n'incombe pas à l'État les conditions de possibilité de cette recherche (égalité et sécurité) doivent être être assurées par l'État.
(La confusion entre le politique et le religieux fait bien entendu disparaître la liberté de la recherche dans la mesure où le bonheur est déterminé par la croyance => intérêt de la laïcité qui respecte les religions mais les empêche de déterminer dans la loi ce qu'est le bonheur: séparation de l'Église et de l'État).